PORT-AU-PRINCE, lundi 10 octobre 2022– Guichard Doré, ancien conseiller du président assassiné, Jovenel Moïse, estime que ce qu’on a actuellement en Haïti sur le plan sécuritaire n’est pas simple, ajoutant qu’il s’agit d’une guérilla urbaine aux commandes multipolaires.
« On ne résout pas ce problème avec les moyens policiers. La PNH n’est pas préparée pour cela et n’a pas les moyens pour agir dans cette situation, déclare Doré.
Il souligne que ‘’les groupes armés, diversifiés dans leur nature et dans leur expression, s’installent dans les quartiers populeux en utilisant la population comme bouclier humain. Et beaucoup de ces groupes ont joué sur la misère et la peur pour contraindre les habitants de ces zones à les soutenir. Ils contrôlent les axes stratégiques’’, indique Doré.
Selon lui, ‘‘dans ces conditions, toute action doit être mieux réfléchie et il faut les moyens techniques, technologiques et humains pour agir. La police, à elle seule, ne peut pas résoudre ce problème compliqué aux conséquences désastreuses pour la population et pour l’Etat, déclare l’ancien conseiller.
Fidèle aux idées de Jovenel Moïse, Doré déplore que depuis la dissolution de l’armée en 1994, on mette seulement l’accent sur la sécurité humaine dans son aspect le plus restrictif en oubliant complètement la sécurité de l’Etat.
Selon Doré qui s’abstient de commenter la décision d’Ariel Henry sollicitant une intervention militaire étrangère en Haïti, ‘‘ce qui a été fait en 1994 avec la dissolution de l’armée est catastrophique sur le plan stratégique et suicidaire sur le plan politique pour Haïti.
Il ajoute que depuis la dissolution des FADH, à plusieurs moments, l’Etat haïtien est contraint de faire une commande publique internationale de type militaire pour rétablir la sécurité dans le pays. ‘‘Nous avons un problème en Haïti, nous n’avons pas la culture de réforme et nous refusons de prendre ou de soutenir les mesures dictées par les circonstances’’, souligne-t-il.
Selon l’ex-conseiller, « la population a été systématiquement manipulée contre le président Jovenel Moïse et elle n’a pas compris que les actions difficiles prises par ce dernier étaient en sa faveur. Que ce soit sur les problèmes de carburant, les surfacturations et autres Jovenel Moïse n’avait d’autre ambition : protéger l’intérêt de la population », soutient Doré.
Faisant l’éloge de Jovenel Moïse qui a remobilisé les FAd’H depuis cinq ans avec un haut commandement intérimaire, déclare ‘‘qu’un peuple sans défense est toujours à la merci des groupes mafieux et des organisations criminelles. La raison exige que l’on prenne des mesures idoines pour protéger la population que les élites n’ont pas su adopter au cours de ces dernières décennies.’’