Trois Haïtiens tués en République Dominicaine : le ministère des affaires étrangères haïtien exige des explications

Symbole du Ministere des Affaires Etrangeres et des Cultes (MAEC)...

Port-au-Prince, lundi 8 juillet 2024 – La République Dominicaine est sous le feu des critiques après le décès tragique de trois ressortissants haïtiens en moins d’une semaine. Le ministère des Affaires étrangères d’Haïti a réagi par le biais d’un tweet ce matin, exprimant sa profonde tristesse et appelant les autorités dominicaines à agir rapidement.

“Nous déplorons la mort de trois concitoyens et appelons les autorités dominicaines à dépêcher les moyens nécessaires pour déterminer les circonstances de ces décès et identifier les responsables. L’Ambassade haïtienne à Santo-Domingo a été saisie du dossier et en assurera le suivi”, a déclaré le ministère dans son tweet.

Les incidents en question incluent le rapatriement tragique de Saint Mira Milien, une jeune femme de 23 ans décédée le 4 juillet alors qu’elle était détenue par les autorités dominicaines, ainsi que le double meurtre brutal de Jean Duversaint et Maurice Delia, deux frontaliers haïtiens, abattus de sang-froid à Paso Cena le 2 juillet.

Selon des informations de l’Office National de la Migration (ONM), Saint Mira Milien, originaire de Saut d’Eau, a été arrêtée à Duarte le 3 juillet alors qu’elle était malade. Placée en détention sans soins médicaux, son état s’est rapidement détérioré, et elle est décédée lors de sa déportation. Les agents de la migration ont tenté de déposer son corps du côté haïtien sans explication, mais ont été contraints de reprendre le corps pour suivre les procédures appropriées, grâce à la vigilance des agents de protection à la frontière.

Les meurtres de Jean Duversaint et Maurice Delia ont également secoué la communauté haïtienne. Les deux hommes, respectivement âgés de 65 et 49 ans, ont été abattus par un Dominicain nommé Hungria Diaz, alors qu’ils cherchaient du bois pour faire du feu. Malgré les démarches des proches des victimes auprès des autorités dominicaines, l’affaire semble avoir été étouffée.

Le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR) a également condamné ces actes, soulignant l’indifférence et la brutalité des autorités dominicaines envers les migrants haïtiens. Le GARR appelle les deux gouvernements à prendre des mesures pour que justice soit rendue et à traiter les Haïtiens avec respect et dignité.

L’ambassade haïtienne à Santo-Domingo, saisie du dossier, a pour mission d’assurer le suivi de ces affaires. Le ministère des Affaires étrangères d’Haïti continue d’exiger que les autorités dominicaines mènent des enquêtes approfondies et transparentes afin d’identifier et de punir les responsables de ces tragédies.