PORT-AU-PRINCE, lundi 16 septembre 2024– Lors d’une réunion tenue dimanche par le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), présidée par Edgard Leblanc Fils, plusieurs groupes du secteur Vodou ont été convoqués pour parvenir à un consensus sur le choix d’un représentant unique au Conseil Électoral Provisoire (CEP). Cette réunion avait pour but de résoudre les divergences internes qui empêchaient jusqu’alors ce secteur de désigner son candidat.
Cependant, selon une source gouvernementale, la rencontre a été marquée par une tentative d’influence, menée par Louis Gérald Gilles, conseiller-presidents, membre du CPT, qui a ouvertement fait campagne en faveur de Me Newton Saint-Juste, désigné par l’une des organisations du secteur Vodou. Selon la même source, Gilles a été aperçu lors de cette réunion, agissant comme un fervent soutien et chef de campagne de Saint-Juste. Cette manœuvre suscite des interrogations sur l’impartialité du processus de sélection, alors que des tensions existent déjà au sein du secteur Vodou concernant la désignation de ce représentant.
La source informe également que Saint-Juste aurait le soutien des trois conseillers-présidents
impliqués dans l’affaire présumée des 100 millions de gourdes de la Banque Nationale de Crédit (BNC). Leur soutien à Newton Saint-Juste dans cette initiative a alimenté les doutes sur la transparence du processus.
Le Conseil Présidentiel de Transition, présidé par Edgard Leblanc Fils, a la responsabilité de superviser le bon déroulement de cette sélection. Toutefois, la présence d’acteurs politiques controversés et l’implication de figures accusées de corruption jettent une ombre sur la légitimité des décisions qui pourraient être prises.
Cette situation n’est pas sans rappeler les nombreuses critiques soulevées ces dernières années à l’égard du CEP, notamment en ce qui concerne le choix des représentants de divers secteurs de la société haïtienne. Le secteur Vodou, qui représente une partie importante de la population, est régulièrement confronté à des conflits internes concernant ses représentants. Plusieurs groupes ont exprimé leur désaccord avec les méthodes employées pour désigner les candidats, dénonçant un manque de transparence et d’inclusion.
Au-delà du secteur Vodou, d’autres secteurs, comme les églises protestantes et les organisations de la société civile, ont également critiqué le processus de sélection. Ces groupes estiment que certains choix de représentants sont davantage influencés par des agendas politiques que par une véritable volonté de représenter les intérêts de la base. Ces tensions récurrentes ont fragilisé la légitimité du CEP en cours de formation, un organisme pourtant central dans l’organisation des prochaines élections en Haïti.
Le secteur Vodou, qui se trouve à un carrefour important, doit parvenir à un consensus pour désigner un représentant capable de défendre ses intérêts de manière crédible au sein du CEP. Cependant, les manœuvres politiques, comme celles observées lors de la réunion de dimanche, risquent de compromettre cette unité et de renforcer les divisions internes.
Le CPT, quant à lui, devra faire preuve d’une plus grande transparence et impartialité s’il souhaite restaurer la confiance des différents secteurs de la société haïtienne et assurer un processus électoral légitime et inclusif. Le rôle du Conseil Présidentiel de Transition, sous la présidence d’Edgard Leblanc Fils, sera déterminant pour garantir que cette mission soit menée à bien, sans favoritisme ni influence extérieure.