BOSTON , mardi 15 avril 2025 (RHINEWS)-Deux avocates américaines spécialisées en immigration et citoyennes nées aux États-Unis, Nicole Micheroni et Carmen Bello, ont reçu des courriels émis par les autorités fédérales leur intimant de quitter immédiatement le territoire américain, sous peine d’expulsion. Les messages, émanant apparemment des services de l’administration Trump, ont déclenché une onde d’indignation et de confusion dans la communauté juridique.
Nicole Micheroni, 40 ans, résidant au Massachusetts, a expliqué avoir reçu le 11 avril un courriel intitulé « Avis de fin de libération conditionnelle » provenant d’une adresse automatisée. « Il est temps pour vous de quitter les États-Unis », y lisait-on. Le message menaçait de mesures d’application de la loi si elle ne partait pas immédiatement. « J’ai d’abord cru que c’était pour un client, mais en regardant de plus près, mon nom était le seul mentionné », a-t-elle confié à NBC Boston.
Le courriel ne contenait aucun numéro de dossier, ni mention d’un autre individu. Micheroni a d’abord cru à une erreur, mais s’est dite préoccupée par la nature du message : « C’est une tactique d’intimidation. Ils veulent faire peur aux gens qui s’occupent de l’immigration. »
Contacté par la presse, un représentant du département de la Sécurité intérieure (DHS) a indiqué que l’erreur pourrait provenir de l’utilisation des coordonnées de l’avocate sur les dossiers de ses clients. Selon lui, les agents de la Customs and Border Protection (CBP) « utilisent les adresses électroniques connues des étrangers pour envoyer les notifications » et, si un contact appartenant à un citoyen américain est indiqué, « des messages peuvent être envoyés par erreur à des destinataires non visés ».
Une seconde avocate de la région de Boston, Carmen Bello, également citoyenne américaine, a confirmé avoir reçu un message similaire. « Ils n’ont même pas vérifié si l’adresse courriel appartenait à l’avocat ou à l’étranger », a-t-elle déclaré, pointant du doigt un grave manquement administratif. « Il y a un manque total de responsabilité de la part du département. »
Ces incidents surviennent dans un contexte d’intensification des politiques migratoires sous l’administration Trump, avec une volonté déclarée de renforcer les expulsions, y compris contre des individus présents légalement sur le territoire. Si l’expulsion de citoyens américains est formellement illégale, ces messages illustrent un système bureaucratique qui, selon les avocats concernés, semble de plus en plus défaillant et opaque.
À ce jour, ni Micheroni ni Bello n’ont reçu de suivi officiel du DHS. « Le processus est un chaos », a conclu Micheroni. « Et le DHS ne fait clairement pas attention. »