NAIROBI, mardi 12 mars 2024– Le gouvernement kényan a annoncé mardi une suspension du déploiement de ses policiers prévu en Haïti, soulevant des incertitudes sur l’avenir de la mission multinationale. Cette décision fait suite à la démission soudaine d’Ariel Henry, le Premier ministre haïtien, et survient après une série d’événements qui avaient déjà mis en doute la viabilité de la mission.
Initialement, le Kenya avait promis l’envoi de 1 000 officiers pour diriger une force de sécurité internationale en Haïti, mais des défis juridiques ont bloqué cette initiative depuis juillet dernier. En janvier, une Cour kenyane a déclaré illégale la volonté du gouvernement kényan d’envoyer des officiers sans un accord réciproque avec Haïti.
Alors que le gouvernement kényan pensait avoir résolu ces obstacles avec un accord conclu avec Henry, la situation sécuritaire en Haïti s’est détériorée, avec notamment des groupes armés prenant le contrôle de Port-au-Prince en l’absence d’Henry et libérant des milliers de prisonniers.
Cette décision de suspendre le déploiement soulève des questions sur l’avenir de la mission, notamment en ce qui concerne le financement et les préoccupations sur la légitimité du gouvernement haïtien actuel. Les États-Unis, principal contributeur financier de la mission, ont exprimé leur confiance dans la poursuite du déploiement une fois qu’un nouveau gouvernement haïtien sera en place.
Cependant, les autorités kényanes doivent également faire face à des défis internes, notamment des critiques sur la préparation et l’équipement de leurs officiers de police pour une telle mission.
La situation en Haïti reste tendue, avec des réticences croissantes des gouvernements étrangers à participer à la mission en raison des précédentes expériences d’interventions internationales qui ont laissé des cicatrices profondes dans le pays.
La décision du Kenya de suspendre son déploiement en Haïti souligne les défis complexes auxquels est confrontée la communauté internationale dans ses efforts pour stabiliser la situation dans ce pays en crise.