Port-au-Prince, samedi 19 mars 2022- Elu premier ministre dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord de Montana, Steven Benoit exprime ses inquiétudes par rapport à la persistance de la crise multidimensionnelle qui secoue le pays et l’absence de volonté de Dr. Ariel Henry d’œuvrer en vue de sortir le pays de l’impasse actuelle.
Ariel Henry a lancé vendredi un appel au dialogue entre son gouvernement et les différents secteurs du pays dont l’église, le secteur privé, les partis politiques, les représentants des accords de Montana, du PEN et de la société civile, afin, a-t-il dit, de construire un consensus large pour sortir le pays de la crise.
Dr. Henry a laissé entendre qu’il veut dialoguer, notamment sur l’élaboration d’une nouvelle constitution et la préparation des élections à travers la mise en place d’un nouveau conseil électoral provisoire (CEP).
Steven Benoit estime qu’en ce moment critique, tous les vrais patriotes et tous les vrais démocrates ne songent qu’à sauver la nation haïtienne.
‘‘C’est le moment, dit-il, pour le PM Ariel Henry de prouver qu’il veut réellement négocier une sortie de crise consensuelle.’’
L’ancien sénateur a une autre préoccupation tout aussi fondamentale que la persistance de la crise, l’insécurité.
« Combien d’Haïtiens doivent encore mourir, être enlevés, séquestrés et ruinés, pour que nous comprenions qu’Ariel Henry est incapable de bonne gouvernance et un sinistre personnage », s’interroge Benoit.
Concernant l’insécurité, Dr. Henry a réitéré une nouvelle fois sa volonté de combattre ce phénomène qui met le pays à genou, soulignant que le kidnapping a de graves conséquences sur les proches des victimes qui ont été décapitalisés.
Il a également nié toute forme de connivence entre son gouvernement et les réseaux criminels qui endeuillent la population, déclarant que la place des bandits est en prison ou au cimetière.
‘‘ Avec Ariel Henry au pouvoir, Haïti est assurée de s’auto-détruire sous le regard indifférent d’un premier ministre pour qui nos vies n’ont aucune importance’’, déclare Steven Benoit.
Quant à la gestion jugée opaque d’Ariel Henry du pays, M. Benoit estime qu’Haïti mérite un système politique transparent, démocratique, intègre, qui est au service de la majorité et garantit un partage équitable du produit national.
Selon lui, ‘‘depuis 7 mois les démocrates haïtiens observent des gens occupant les plus hautes fonctions de l’administration publique sans rendre compte à la nation. Peut-on faire confiance à ces dirigeants’’, se demande-t-il.
Dans une correspondance au président américain, des membres du Congrès des Etats-Unis ont demandé cette semaine au président Joe Biden de faire en sorte que son administration permette au peuple d’Haïti de déterminer son propre destin politique et de retirer son soutien au gouvernement de facto d’Ariel Henry; aider les acteurs travaillant à enquêter sur l’assassinat et à faire face à l’insécurité et à d’autres défis institutionnels ; et soutenir des élections libres, justes, transparentes et inclusives en Haïti seulement après que les conditions de sécurité et politiques le permettent, tel que déterminé par le peuple haïtien.
‘‘Les politiques émanant de Washington doivent être conformes à la volonté du peuple haïtien, aux idéaux démocratiques et à l’état de droit’’, ont soutenu ces législateurs américains.