PORT-AU-PRINCE, mercredi 20 mars 2024 – Dans une déclaration ferme, SOS Journalistes condamne catégoriquement l’enlèvement du journaliste Lucien Jura, survenu à sa résidence à Vivy Michel, le lundi 18 mars 2024.
Le Secrétaire général de SOS Journalistes a eu l’opportunité, ce mardi, d’échanger brièvement avec Lucien Jura depuis son lieu de captivité, où ce dernier a assuré qu’il se portait bien.
“Je vais bien. Je suis en train de prendre des mesures et de contacter des personnes pour trouver une issue à cette situation,” a affirmé Lucien Jura, lors de cet échange téléphonique bref, avec le représentant de SOS Journalistes.
Malgré les circonstances, Lucien Jura ne semble pas avoir été maltraité, témoignant d’un calme et d’une résilience habituels.
SOS Journalistes lance un appel urgent aux groupes armés, en les exhortant à libérer immédiatement le journaliste Lucien Jura ainsi que toutes les autres personnes enlevées.
Parallèlement, SOS Journalistes interpelle les leaders politiques, tels que Jean-Charles Moise du parti Pitit Desalin et Guy Philippe du Front pour la Reconstruction Nationale (FRN), afin qu’ils utilisent leur influence auprès des groupes armés pour garantir la liberté de mouvement et de travail des journalistes, sans craindre d’être victimes d’agressions.
Ces politiciens ne peuvent plus se dérober à leurs responsabilités, en prétendant être indépendants des groupes armés, alors qu’ils cherchent à tirer profit des actions de ces derniers.
SOS Journalistes en appelle à tous les acteurs politiques pour qu’ils renoncent à la violence comme moyen d’atteindre leurs objectifs, et pour qu’ils condamnent les actes répréhensibles, cruels et criminels.
Les journalistes, tout comme les citoyens ordinaires, ne devraient plus être soumis à de telles atrocités, surtout à une époque où certains prônent le pardon ou l’amnistie.
Malgré les récentes déclarations de certains leaders de groupes armés annonçant un changement de comportement, beaucoup restent préoccupés par l’éventualité d’une prise de contrôle par ces groupes, mettant ainsi en péril la liberté de la presse et le tissu social haïtien.
Dans le contexte actuel, les groupes armés doivent démontrer leur bonne volonté et leur capacité à se réformer. Faute de quoi, ils ne pourront prétendre à aucune considération politique ou juridique.
SOS Journalistes réitère son appel pour la libération immédiate de Lucien Jura et pour qu’il puisse reprendre ses activités journalistiques sans délai.