Sonet Saint-Louis qualifie de fantaisiste et d’acte de vengeance personnelle la demande de poursuites judiciaires contre Raoul Pascal Pierre-Louis, ex-président de la BNC…

Raoul Pierre-Louis, expresident de la BNC...

PORT-AU-PRINCE, mercredi 2 octobre 2024-Dans une interview au Réseau Haïtien de l’information (RHINEWS), Me Sonet Saint-Louis, avocat de Raoul Pascal Pierre-Louis, a vivement réagi à la demande de poursuites judiciaires formulée par l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) à l’encontre de son client, l’ex-président du Conseil d’Administration de la Banque Nationale de Crédit (BNC). Me Saint-Louis n’a pas mâché ses mots, qualifiant cette demande de poursuite de “fantaisiste”, et l’a analysée comme un “acte de vengeance personnelle” émanant du directeur de l’ULCC.

Selon l’avocat, cette requête découlerait du fait que Raoul Pascal Pierre-Louis a exigé des garanties de sécurité avant de continuer à collaborer dans le cadre du processus judiciaire. “Mon client n’a jamais entravé l’enquête ni la justice”, a affirmé Me Saint-Louis. Il a rappelé que cette exigence de sécurité est légitime et prévue par l’article 18 de la loi du 12 mars 2014 sur la prévention et la répression de la corruption, une disposition qui protège toute personne coopérant avec la justice.

Me Saint-Louis a précisé que Raoul Pascal Pierre-Louis a toujours été prêt à se présenter à toutes les étapes du processus judiciaire, à condition que les garanties de sécurité nécessaires soient assurées. “Il s’engage à être présent à toutes les phases du processus, moyennant que toutes les garanties de protection lui soient fournies”, a insisté l’avocat, avant d’ajouter que son client ne renoncera jamais à son droit à la protection physique, “la vie de mon client en dépend”.

De plus, Me Saint-Louis a sévèrement critiqué le rapport de l’ULCC, le qualifiant de “rapport de complaisance”. Il a fait valoir que l’ULCC, consciente de l’impossibilité de blanchir totalement les membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) accusés, leur aurait offert “une porte de sortie” en se basant sur la carte de crédit attribuée aux conseillers, alors que, selon lui, toutes les formalités avaient été respectées par la BNC dans l’émission de ces cartes. “Compte tenu de l’impossibilité de blanchir totalement les conseillers indexés, il leur a offert une porte de sortie en se basant sur la carte de crédit donnée aux conseillers, pour lesquelles toutes les formalités étaient respectées par la BNC”, a-t-il déclaré.

Quant à la suite de la procédure, Me Saint-Louis a indiqué que “le dossier une fois acheminé au parquet, le suivi sera fait au cabinet d’instruction aux fins de traitement”. Il s’est montré confiant quant à la capacité du juge d’instruction à approfondir l’enquête. “À cette étape de la procédure, l’enquête sera plus approfondie”, a affirmé l’avocat, en insistant sur le fait que le juge d’instruction, qualifié de “juge savant” dans la procédure inquisitoire, aura la compétence nécessaire pour “filtrer les faits” et “trouver les indices qui pourront justifier la tenue d’un procès”.

Me Sonet Saint-Louis a donc réaffirmé la volonté de son client de coopérer pleinement avec la justice, tout en dénonçant la démarche de l’ULCC comme une manœuvre motivée par des considérations personnelles et non par le souci de rendre justice.