Sommet sur l’intelligence artificielle : « Cette fracture numérique et technologique n’est plus acceptable »…

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NEW-YORK, jeudi 30 mai 2024Le Sommet mondial sur l’intelligence artificielle au service du bien a débuté jeudi à Genève, accueillant des milliers de participants de tous les secteurs pour discuter des espoirs et des craintes suscités par le développement de l’IA.

Organisé par l’Union internationale des télécommunications (UIT), ce forum annuel est le lieu de rencontre entre humains et IA. La popularité de l’événement est telle que les files d’attente s’étendent sur des centaines de mètres le long du centre de conférence de Genève, et que la bande passante de l’Internet peine à gérer l’afflux d’informations numériques.

Le site est une vitrine pour les technologies de pointe, incluant des robots alimentés par l’IA, des outils contrôlés par le cerveau, des solutions d’IA générative, et le matériel essentiel à l’écosystème mondial de l’IA.

Malgré l’attrait des technologies, les discussions se concentrent sur l’impact humain. Pendant deux jours, présentations et tables rondes abordent les interactions entre humains et IA, ainsi que les bénéfices et défis associés.

En ouvrant le Sommet, Doreen Bogdan-Martin a souligné le potentiel transformateur de l’IA et la nécessité d’une gouvernance inclusive et sécurisée de l’IA. Elle a déploré qu’un tiers de l’humanité reste déconnecté, exclu de la révolution de l’IA. « Cette fracture numérique et technologique n’est plus acceptable », a-t-elle affirmé.

Mme Bogdan-Martin a appelé à une action collective pour combler ce fossé, insistant sur l’importance d’un accès équitable à l’IA pour un progrès inclusif.

La Secrétaire générale de l’UIT a souligné l’urgence d’agir face à l’accélération du développement de l’IA. « Nous avons besoin d’une coordination mondiale pour une IA sûre, inclusive et accessible à tous », a-t-elle déclaré.

Pour atteindre cet objectif, trois aspects essentiels doivent être observés : la gestion des risques et de la sécurité, le développement des infrastructures et des ressources, et la collaboration internationale.

Mme Bogdan-Martin a salué des initiatives telles que la résolution historique de l’Assemblée générale des Nations Unies sur des systèmes d’IA dignes de confiance et la collaboration avec l’UNESCO sur l’application des lois existantes à l’IA. Elle a appelé à poursuivre ces efforts, en mettant l’accent sur le prochain Sommet du Futur des Nations Unies.

La cheffe de l’UIT a présenté des exemples d’innovations, notamment Bioniks, une start-up pakistanaise qui conçoit des membres artificiels, et Ultrasound AI, une initiative américaine dirigée par des femmes pour améliorer les soins prénatals.

Anas Niaz, fondateur de Bioniks, a expliqué que son entreprise produit des prothèses abordables pour les amputés, y compris les enfants, grâce à l’utilisation de smartphones pour le scannage et à la technologie contrôlée par le cerveau. Ces prothèses, imperméables et faciles à adapter, sont les plus abordables au monde. Bioniks aide également à trouver des sponsors pour ceux qui n’ont pas les moyens de se procurer un membre bionique.

Avec plus de 60 élections mondiales prévues en 2024, Mme Bogdan-Martin a mis en garde contre les dangers des « deepfakes » et de la désinformation. Elle a annoncé l’engagement de l’UIT à élaborer des normes pour le filigrane de l’IA et la vérification du contenu numérique, soulignant que « les normes instaurent la confiance ; elles sont la pierre angulaire d’une IA responsable ».

Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) utilise déjà des solutions d’IA pour détecter la désinformation, en particulier lors des élections.

Mme Bogdan-Martin a exhorté la communauté mondiale à assumer son rôle de « génération de l’IA », en œuvrant pour un avenir où l’IA servirait les intérêts de l’humanité. « L’avenir commence avec nous », a-t-elle déclaré. Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a également souligné le potentiel de l’IA pour le développement durable, tout en insistant sur la nécessité d’une gouvernance responsable et inclusive.

  1. Guterres a évoqué les applications variées de l’IA, capables de révolutionner l’éducation, la santé, l’agriculture, le logement et la gestion des catastrophes. Cependant, pour réaliser ce potentiel, il a insisté sur la nécessité de gérer les risques tels que les préjugés, la désinformation et les menaces à la sécurité.

Des entreprises comme Google collaborent avec l’ONU pour suivre les progrès des ODD et prévoir les catastrophes naturelles. Melike Yetken Krilla de Google a souligné l’importance de créer des règles et des garde-fous pour l’IA, avec l’ONU en tête de ce processus.

Le Sommet de l’UIT sur l’IA pour le bien met en lumière l’importance d’une IA éthique et inclusive, soulignant l’urgent besoin de combler la fracture numérique et d’assurer un accès équitable à ces technologies révolutionnaires.