SAINT-DOMINGUE, jeudi 6 juin 2024– Solidarité Dominicaine avec Haïti (SDH) a émis une ferme condamnation des actes répressifs perpétrés par les forces publiques dominicaines contre les travailleurs haïtiens de la sucrerie de Barahona. Ces travailleurs, employés par le Consortium sucrier central (CAC), ont été violemment réprimés et expulsés alors qu’ils réclamaient leurs droits.
Dans un communiqué, SDH dénonce les violences exercées en réponse aux revendications légitimes des travailleurs haïtiens, qui demandaient simplement de recevoir les avantages et salaires auxquels ils ont droit selon le Code du travail dominicain. « L’administration de la sucrerie, au lieu de se conformer à la loi, a cherché le soutien des forces publiques pour attaquer, réprimer et expulser les travailleurs exigeants », souligne SDH.
Le dimanche 26 mai, à Batey 5, les travailleurs ont été attaqués par les forces de l’ordre à la suite de leurs demandes de « paiement intégral des tonnes de canne coupée et tirée ». Les travailleurs, qui perçoivent des salaires de misère pouvant aller jusqu’à 1 500 RD$ toutes les deux semaines, ont été confrontés à une répression brutale. « Les travailleurs haïtiens […] ont reçu en réponse du CAC et de l’État dominicain, des violences et des expulsions de la République dominicaine », rapporte SDH.
La répression ne s’est pas arrêtée à la violence physique. En collaboration avec la Direction Générale des Migrations, les forces de l’ordre ont expulsé environ soixante-six travailleurs vers Haïti. « Les travailleurs ont été ignoblement abattus et battus par les patrouilles de l’équipe Swat de la Police et de l’Armée dominicaine », dénonce SDH. Les expulsés ont été acheminés vers Haïti par Carrizal, Elías Piña, où ils ont été accueillis par l’ONG Groupe d’Appui aux rapatriés et aux réfugiés (GARR).
SDH souligne que ces événements sont symptomatiques de conditions de travail proches de l’esclavage. « Nous dénonçons devant le peuple dominicain et le monde ces violations des droits de l’homme et du travail, où les travailleurs noirs sont traités comme presque des esclaves », affirme l’organisation.
SDH accuse également l’État dominicain de complicité en ne réglementant pas et ne défendant pas les droits des travailleurs. L’organisation critique l’utilisation de la force publique pour protéger les intérêts des entreprises exploitantes au détriment des travailleurs immigrés. « Nous dénonçons la complicité de l’État dominicain qui ne réglemente pas et ne défend pas les droits des travailleurs », déclare SDH.
Face à ces abus, SDH appelle le peuple dominicain à manifester sa solidarité avec les immigrants haïtiens et à dénoncer toutes les violations de leurs droits. « Nous appelons le peuple dominicain à exprimer sa solidarité avec les immigrants haïtiens. Nous vous invitons à dénoncer tout abus qui viole vos droits », insiste l’organisation.
SDH exhorte également le gouvernement dominicain à réformer sa politique d’immigration et à mettre fin aux expulsions massives. « Nous appelons le gouvernement dominicain à modifier sa politique d’immigration, à mettre fin aux expulsions massives », conclut SDH.
Solidarité Dominicaine avec Haïti (SDH) reste déterminée à lutter contre les injustices et à défendre les droits des travailleurs haïtiens, soulignant l’importance de l’unité et de la solidarité dans cette lutte pour l’équité et la justice.