SOFA condamne l’intégration des groupes terroristes dans les négociations politiques et appelle à une mobilisation citoyenne contre l’indécence…

Jimmy Cherizier alias ‘‘Barbecue’’, ‘‘chef du G-9 an Fanmi e Alye’’...

PORT-AU-PRINCE, mercredi 15 janvier 2025Solidarite Fanm Ayisyèn (SOFA), une organisation féministe haïtienne, exprime

dans un communiqué, son indignation face à la décision de certains politiciens d’inclure le groupe terroriste « Viv Ansanm » dans les négociations politiques organisées sous l’égide de la CARICOM. L’organisation qualifie cette démarche de « trahison » envers le peuple haïtien et dénonce un mépris flagrant pour les nombreuses victimes de la violence des gangs armés dans le pays.

Le communiqué signé par Mergina Fleurimat, coordinatrice générale de SOFA, fustige la participation de ces groupes criminels, responsables d’innombrables exactions, aux discussions sur l’avenir politique d’Haïti. « Certains politiciens corrompus et sans scrupules se prosternent devant des criminels armés pour courir derrière le pouvoir, au mépris du sang versé par le peuple », déclare l’organisation. Elle critique également Line Balthazar, leader du Parti Haïtien Tèt Kale (PHTK), pour avoir justifié et promu cette initiative.

SOFA rappelle que les gangs armés ont causé la mort de plus de 13 000 personnes et ont forcé des millions d’Haïtiens à fuir leurs foyers. Ils ont également perpétré des violences sexuelles contre des milliers de femmes et détruit des infrastructures essentielles comme des écoles, des hôpitaux et des quartiers entiers. « Ces politiciens qui s’associent à ces criminels piétinent la mémoire des victimes et tournent le dos à leurs responsabilités constitutionnelles de garantir la sécurité et la dignité du peuple », peut-on lire dans le communiqué.

L’organisation déplore que cette décision, en intégrant des criminels dans les négociations politiques, constitue une consécration de l’impunité en Haïti. « Cette démarche est une insulte à la justice et un affront à toutes les victimes. Elle établit un dangereux précédent, où la violence devient un moyen légitime d’accéder au pouvoir », insiste SOFA.

Le communiqué souligne que les arguments avancés par certains politiciens, selon lesquels cette alliance serait nécessaire pour résoudre l’insécurité, sont fallacieux et méprisants. « Ce ne sont pas leurs enfants, leurs sœurs ou leurs épouses qui ont été torturés, violés, ou retrouvés morts sur des décharges. Ce ne sont pas leurs maisons qui ont été incendiées ni leurs vies brisées », rappelle l’organisation.

SOFA, fidèle à son combat pour la justice et contre l’impunité, appelle tous les secteurs de la société haïtienne à se mobiliser pour dénoncer cette démarche. Elle exhorte les partis politiques, les organisations de la société civile et tous les citoyens à dire non à cette alliance qu’elle qualifie de « trahison nationale ». « Nous refusons que des criminels armés continuent de terroriser le peuple tout en siégeant autour de la table des décideurs. Leur place est en prison, et non dans les négociations politiques. »

L’organisation conclut son communiqué en avertissant que l’histoire retiendra cette trahison et juge sévèrement ceux qui l’ont cautionnée. Elle invite chaque citoyen à défendre la justice, la sécurité et la dignité de la nation haïtienne, déclarant : « Ce combat est celui de la génération actuelle, mais aussi de celles à venir. Nous ne céderons pas. »