PORT-AU-PRINCE, vendredi 30 août 2024 – Smith Augustin, conseiller-président au sein du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), réclame son droit de présider cette instance malgré son implication présumée dans un scandale de corruption. Le scandale, qui secoue actuellement la classe politique haïtienne, concerne une somme de 100 millions de gourdes impliquant l’ex-président de la Banque Nationale de Crédit (BNC).
Smith Augustin, ainsi que deux autres conseillers-présidents, Emmanuel Vertilaire et Louis Gérald Gilles, sont accusés d’avoir participé à des manœuvres frauduleuses en lien avec cette affaire. Ce scandale, qui a éclaté il y a plusieurs semaines, a rapidement pris de l’ampleur, suscitant l’indignation au sein de la société civile et parmi les partenaires internationaux d’Haïti.
Parmi ces partenaires, la Communauté des Caraïbes (CARICOM), qui a joué un rôle déterminant dans la mise en place du CPT à travers l’accord du 3 avril 2024, a exigé la suspension des conseillers-présidents incriminés. Cet accord visait à instaurer un organe capable de gérer la transition politique dans un contexte de crise, avec des mesures destinées à garantir la transparence et l’intégrité des membres du conseil.
Malgré cette pression, Smith Augustin insiste sur son droit d’exercer la présidence du CPT. « La présidence tournante n’est pas un vœu. Il s’agit d’une décision prise en conseil par la totalité des voix qui est devenue ensuite une disposition légale consacrée à l’article 4 du décret du 23 mai 2024 portant organisation et fonctionnement du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) », a-t-il déclaré avec fermeté.
Il poursuit en se référant à la résolution du 7 mai 2024, qui fixe les modalités de rotation de la présidence au sein du CPT. « La résolution du 7 mai 2024 relative à la prise des grandes décisions du CPT consacre, en son article 4 alinéa 2, l’ordre et les titulaires des tours présidentiels. Suivant cet ordre établi, ma présidence du CPT durera du 7 octobre 2024 au 7 mars 2025. Je suis disposé à remplir ma fonction, c’est un acquis et je n’y renoncerai pas. Le droit est mon rempart et ma boussole », a-t-il ajouté, réaffirmant ainsi sa détermination à assumer ses responsabilités.
L’affaire des 100 millions de gourdes de la BNC a attiré l’attention de l’Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC), qui s’en est saisie et a déjà auditionné les conseillers-présidents concernés dans le cadre de l’enquête en cours. Ces conseillers-présidents ont toujours rejeté toute implication dans cette affaire de corruption, arguant être victimes d’un complot politique.