Situation de terreur au quotidien au Bel-Air sciemment entretenue par le Groupe G-9 et alliés et relativisée par des officiels

photo: Evens Legrand/Vue d'une rue au Bel-Air

Par Jacques Kolo,

Port-au-Prince, le 9 septembre 2020- (RHInews)- La population des quartiers défavorisés de la capitale fait face au quotidien depuis le 31 aout dernier à une situation de terreur et de violence caractérisées orchestrées par le groupe G-9 en famille et alliés emmené par le redoutable Jimmy Cherizier, un déserteur de la Police nationale.

Les habitants du Bel-Air, notamment de la rue Tiremasse, ruelle Maillart ont été à nouveau attaqués dans la soirée du 8 septembre 2020 par des hommes de mains de Jimmy Cherizier qui serait très recherché par la police depuis plus d’une année.

Ces gangs “très puissants et bien monnayés” ont semé la pagaille en tirant dans toutes les directions et mettant le feu dans certaines autres maisons, provoquant encore une fois l’exode de leurs occupants.

“Il s’agit d’une situation de terreur jamais vécue dans la zone du Bel-Air”, a déclaré une vieille dame en pleurs.

Même situation au bas de Delmas et à Carrefour Trois Mains où les habitants ne savent pas à quel saint se vouer face à la fureur des hommes armés qui détruisent tout sur leur passage.

Déjà au soir du 31 août et 2 septembre 2020, les gangsters du G-9 avaient mené plusieurs raids à la ruelle Mayard, incendiant plus d’une cinquantaine de véhicules, une vingtaine de maisons et faisant une dizaine de victimes par balles, selon un bilan provisoire.

Des officiels de l’Administration Jouthe/Moïse ont publiquement fait savoir que cette situation larvée est le résultat de conflits armés entre gangs rivaux.

Déclarations qui ont été relayées également par le porte-parole de la Police nationale Michel-Ange Louis-Jeune, lors d’une dans la presse, le 7 septembre 2020.

D’ailleurs, le responsable de la Commission Nationale de Désarmement, Démantèlement et Réinsertion (CNDDR), Jean-Rebel Dorcénat, se targuait publiquement d’être à l’origine de la fédération des gangs du G-9, une structure fortement armée qui terrorise jour et nuit les habitants des bidonvilles de Port-au-Prince.

Cette situation de chaos à Port-au-Prince, capitale politique et administrative, a des conséquences négatives sur le fonctionnement des affaires au Centre-Ville.

Pour ce mercredi, le Centre commercial fonctionnait au ralenti, à cause d’une situation de panique entretenue à dessein par des hommes armés. Les banques ont ouvert leurs portes à moitié dans certaines zones et les chalands n’étaient pas si nombreux. Les marchands-es du bord-de-mer ont eu du mal à étaler leurs produits, par peur de représailles des bandits armés.

On signalait également la présence de policiers dans le quartier populaire du Bel-Air, malgré des tirs nourris dans toutes les directions.

Des blindés ont été remarquées. Un habitant interrogé a avoué qu’il était très difficile de vérifier si ses occupants étaient de vrais policiers ou des membres du G-9 de Barbecue.