PORT-AU-PRINCE, vendredi 16 février 2024 – La Plateforme des Organisations Haïtiennes des Droits Humains (POHDH) tire la sonnette d’alarme sur la situation critique des habitants de Carrefour et de la Plaine du Cul-de-Sac, victimes de violences incessantes.
L’organisation souligne que ‘‘depuis plusieurs semaines, ces quartiers sont sous l’emprise de groupes armés agissant en toute impunité, malgré les promesses vaines du Premier Ministre de facto Ariel Henry de sécuriser la région.’’
Selon la POHDH, depuis novembre 2023, les bandes armées terrorisent la population, notamment dans les sections de Rivière Froide et de Thor, Mahotière, exacerbant la situation qui s’aggrave chaque jour davantage en ce début d’année 2024. Les activités socio-économiques sont paralysées, plongeant les habitants dans un climat de peur et d’incertitude.
A la Plaine du Cul de sac, note l’organisation, les groupes Chen Mechan, Jeff Canaan, et Ti Gabriel à Cité Soleil, affiliés au GPEP, continuent de semer la terreur parmi les habitants, ajoutant que depuis le 12 février 2024, de nombreux quartiers sont touchés, plongeant les résidents dans un état de désarroi total.
« En à peine deux semaines, plus de 2000 personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers à Carrefour et en Plaine, sans savoir où se réfugier. Des vies sont perdues, des maisons incendiées, et des milliers de citoyens, dont des enfants, des personnes âgées et des femmes enceintes, errent désormais sans abri », selon la POHDH, rappelant que plus de 250 000 personnes ont été déplacées en raison des violences des gangs en 2023.
La présence de policiers corrompus, s’associant parfois aux bandits, aggrave la situation en brisant les rares passages sûrs pour les habitants, souligne la POHDH, qui condamne fermement l’inaction et l’indifférence du gouvernement de facto d’Ariel Henry, ainsi que l’utilisation des forces de l’ordre pour réprimer les manifestations pacifiques au lieu de lutter contre les gangs.
Face à cette crise humanitaire, la POHDH exprime sa solidarité avec les victimes et appelle à la mobilisation de la population pour défendre ses droits fondamentaux, conformément à la Constitution de 1987 et aux conventions internationales ratifiées par Haïti. Elle enjoint également les acteurs clés du pays à prendre leurs responsabilités pour mettre fin à cette spirale de violence dans les quartiers sensibles.