WASHINGTON, dimanche 11 décembre 2022– Initialement opposée a une intervention militaire en Haïti, la congresswoman d’origine haïtienne de la Floride, Sheila Cherfilus-McCormick s’est déclarée favorable dimanche au déploiement d’une force d’intervention rapide afin de régler le problème des gangs armés qui terrorisent la population.
Cherfilus-McCormick qui s’exprimait lors d’une conférence virtuelle, s’est dit préoccupée par la détérioration du climat sécuritaire en Haïti où les gangs contrôlent une large partie du territoire national, notamment au niveau de la région métropolitaine de Port-au-Prince.
Elle s’est dit exaspérée par le fait que les gangs recrutent de plus en plus de jeunes enfants qui, si rien n’est fait pour les récupérer, n’auront aucun avenir.
« Je suis inquiète pour la sécurité des haitiens et pour l’avenir des enfants d’Haïti qui se font enrôler dans des organisations criminelles pour tenter de s’assurer une survie. Je veux leur dire qu’ils n’ont pas d’avenir dans les gangs et qu’ils doivent se tenir à l’écart de toute activité criminelle », a déclaré Cherfilus-McCormick.
Selon elle, cette situation est inacceptable et c’est pourquoi elle s’est prononcée en faveur de l’envoi en Haïti d’une force d’intervention rapide en Haïti.
« Le pays fait face à une crise humanitaire et est menacé de famine. Des enfants souffrent de faim et ne peuvent pas aller à l’école. L’aide humanitaire ne peut pas être acheminée aux populations exposées à la faim et au cholera en raison du fait que les gangs bloquent les routes et paralysent le fonctionnement normal des institutions », a déclaré la congresswoman.
Elle a déclaré souhaiter que le déploiement de la force d’intervention ait lieu le plus vite possible, probablement au début de l’année prochaine pour rétablir un climat de paix et de sécurité dans le pays.
‘‘Cependant, des discussions sont toujours en cours, a-t-elle assuré, pour trouver un pays qui voudrait prendre le leadership de cette force.’’
‘‘Si aucun pays ne répond à l’appel, le déploiement de la force d’intervention rapide pourrait se faire sous parapluie des Nations-Unies, a précisé Cherfilus-McCormick, arguant que l’heure est grave et qu’il y a urgence d’agir.’’
Le 20 novembre dernier, le premier ministre canadien Justin Trudeau a indiqué qu’une intervention militaire canadienne en Haïti ne peut avoir lieu que si tous les partis politiques du pays en difficulté l’acceptent.
Trudeau a déclaré que le Canada travaillait avec la CARICOM, l’organisation des gouvernements des Caraïbes, ainsi qu’avec “divers acteurs en Haïti des différents partis politiques” pour obtenir un consensus sur la manière dont la communauté internationale peut aider.
“Il ne suffit pas que le gouvernement haïtien le demande”, a-t-il déclaré. “Il doit y avoir un consensus entre les partis politiques en Haïti avant que nous puissions avancer sur des étapes plus importantes’’, a-t-il soutenu.