WASHINGTON (DC), dimanche 15 décembre 2024- Malgré la présence d’une force multinationale dirigée par le Kenya, les gangs armés continuent de semer la terreur en Haïti, révélant l’inefficacité des mesures internationales pour rétablir la sécurité. Sheila Cherfilus-McCormick, députée du 20e district de la Floride, a dénoncé cette incapacité et attiré l’attention sur le rôle central du trafic d’armes dans l’escalade de la violence.
Dans la nuit du vendredi 6 au samedi 7 décembre 2024, un événement d’une atrocité sans précédent a secoué le pays. Micanor Altes, chef de gang influent et membre du groupe terroriste “Viv Ansanm”, a déclenché une purge meurtrière sous prétexte que le décès de son fils aurait été causé par un sortilège jeté par des “loups-garous”. Ses hommes ont ciblé principalement les personnes âgées ou aux cheveux blancs, les accusant de pratiquer la sorcellerie.
Des témoignages glaçants recueillis auprès des victimes révèlent que les soldats d’Altes ont traîné ces innocents hors de leurs maisons avant de les assassiner de façon barbare : poignardements, décapitations, immolations et, dans certains cas, en jetant les corps dans la mer. Selon plusieurs organisations de défense des droits humains, cette nuit de carnage a fait au moins 200 morts.
Face à cette tragédie, Sheila Cherfilus-McCormick a fermement critiqué l’intervention internationale actuelle. « Comment expliquer que, malgré la présence de la force multinationale, des gangs puissent encore mener de telles atrocités ? Cela montre que les mesures mises en place sont non seulement insuffisantes, mais mal adaptées », a-t-elle déclaré.
La parlementaire a particulièrement insisté sur l’impact du trafic d’armes, qu’elle qualifie de moteur central de la violence. « Les armes utilisées par ces groupes armés proviennent en grande partie des États-Unis. Ces canaux d’approvisionnement restent ouverts, et chaque arme qui entre en Haïti renforce le pouvoir des gangs. Nous avons une responsabilité directe dans cette crise », a-t-elle affirmé.
Mme Cherfilus-McCormick a exhorté les autorités américaines à agir rapidement pour stopper cette hémorragie. « Il est urgent de renforcer les contrôles sur l’exportation d’armes et de collaborer avec les autorités haïtiennes pour démanteler les réseaux de trafic. Ce n’est pas seulement une crise haïtienne, mais un problème régional qui menace de déborder. »
Par ailleurs, la députée a critiqué le manque de coordination et de stratégie de la mission kenyane en Haïti. « Cette intervention ne dispose ni des ressources ni des plans nécessaires pour s’attaquer à des groupes armés aussi bien structurés. Nous voyons un massacre, et personne n’intervient à temps pour sauver des vies. »
Elle a également plaidé pour une approche plus ferme contre les chefs de gangs, en insistant sur la nécessité de mettre fin à leur impunité. « Ces criminels doivent être arrêtés et jugés. Chaque jour qui passe sans action concrète renforce leur pouvoir et détruit davantage le tissu social haïtien », a-t-elle ajouté.
Sheila Cherfilus-McCormick a conclu en appelant à une réponse internationale unifiée, intégrant des solutions à la fois sécuritaires et judiciaires, ainsi qu’une coopération renforcée entre les États-Unis et les partenaires régionaux. « Si nous ne faisons rien pour arrêter le trafic d’armes et neutraliser ces gangs, Haïti restera pris dans un cycle de violence et de chaos. Nous avons les moyens d’agir, mais le temps presse. »
Cette tragédie, illustrée par le massacre orchestré par Micanor Altes, rappelle que sans s’attaquer aux racines du problème, notamment le flux illégal d’armes, aucune solution durable ne pourra émerger pour sauver Haïti.