Port-au-Prince, le 13 Juin 2024 – La Plateforme des Organisations Haïtiennes des Droits Humains (POHDH) exprime une profonde inquiétude face à la détérioration des conditions de vie des enfants déplacés en Haïti. Cette préoccupation émerge à la suite des récents événements marquant la Journée Nationale des Droits de l’Enfant et la Journée Internationale Contre le Travail des Enfants, sur fond de violations généralisées des droits humains.
La situation sécuritaire chaotique et la violence rampante affectent directement la jeunesse haïtienne. De nombreux enfants se retrouvent contraints à vivre dans des camps isolés, privés de leurs familles. Dans ces conditions précaires, certains sont contraints à la prostitution pour survivre. La POHDH constate avec indignation que ces enfants subissent maltraitances, malnutrition, travail forcé, et sont exposés à des violences sexuelles et autres maladies graves telles que la tuberculose et le choléra.
‘‘La situation est alarmante dans les camps de déplacés où les enfants, abandonnés ou ayant déjà leurs propres enfants malgré leur jeune âge, luttent pour accéder à des besoins fondamentaux tels que la nourriture, l’eau potable, et un abri décent. La maladie et la déscolarisation sont monnaie courante, exacerbées par des conditions sanitaires déplorables et le manque d’accès aux soins médicaux’’, souligne la POHDH.
La POHDH met en garde contre les conséquences désastreuses de cette crise sur la jeunesse haïtienne, y compris la déscolarisation massive, la délinquance juvénile, et la vulnérabilité accrue des enfants des rues aux enrôlements forcés dans des gangs armés. Elle appelle instamment les autorités à agir en urgence pour instaurer un environnement protecteur conforme aux lois nationales et aux conventions internationales ratifiées par Haïti en matière de protection des droits de l’enfant.
La POHDH recommande aux autorités de prendre des mesures spécifiques conformément aux Principes Directeurs relatifs au Déplacement Interne, en assurant une protection adéquate aux enfants non accompagnés, aux femmes enceintes, et aux autres groupes vulnérables parmi les personnes déplacées. Il est impératif de répondre aux besoins particuliers de ces populations afin de garantir leur sécurité et leur bien-être.