“Sécurisation des frontières américaines : Un retour à la doctrine Trump,” selon Guichard Doré…

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PORT-AU-PRINCE, mardi 28 janvier 2025Dans une analyse du nouvel ordre exécutif signé par Donald Trump le 20 janvier 2025, Guichard Doré revient sur les grandes lignes de cette politique migratoire qui marque un retour aux principes rigides de l’administration républicaine en matière de sécurité frontalière. L’ancien président, dès son retour à la Maison-Blanche, a mis en œuvre un décret exécutif visant à « mobiliser toutes les ressources et autorités disponibles pour mettre fin à ce flot sans précédent d’étrangers illégaux entrant aux États-Unis ». Ce document, particulièrement structuré, met en place des mesures drastiques pour empêcher l’immigration illégale, renforcer les contrôles et accélérer les expulsions des migrants en situation irrégulière.

Guichard Doré souligne que ce texte repose sur une vision alarmiste de la situation migratoire. L’ordre exécutif évoque une « invasion à grande échelle d’une ampleur sans précédent », caractérisée par l’arrivée massive d’étrangers illégaux, parmi lesquels des « terroristes potentiels, des espions étrangers, des membres de cartels, de gangs et d’organisations criminelles transnationales violentes ». Selon Trump, cette situation met en péril la sécurité nationale et détourne des ressources précieuses des forces de l’ordre, empêchant une lutte efficace contre le trafic de stupéfiants et la criminalité transnationale.

Guichard Doré rappelle que ce discours s’inscrit dans une rhétorique déjà largement utilisée lors du premier mandat de Trump. En mettant l’accent sur les risques sécuritaires liés à l’immigration, le nouvel exécutif justifie ainsi des mesures radicales visant à expulser rapidement les étrangers en situation irrégulière et à limiter drastiquement les dispositifs de régularisation.

L’ordre exécutif met particulièrement l’accent sur la nécessité de renforcer la frontière sud. Guichard Doré note que l’une des premières mesures ordonnées est la construction de nouvelles barrières physiques, combinées à un déploiement accru de personnel et de technologies de surveillance. Il est explicitement prévu que le secrétaire à la Défense et le secrétaire à la Sécurité intérieure prennent « toutes les mesures appropriées » pour établir un contrôle total de la frontière américano-mexicaine.

L’accent est également mis sur la détention systématique des migrants interceptés. L’ordre stipule que les autorités doivent mettre fin à la pratique du « catch and release » (capture et remise en liberté), qui consiste à relâcher les migrants dans l’attente de leur procédure judiciaire. À la place, tous les étrangers appréhendés devront être détenus jusqu’à leur expulsion effective.

Un autre point central du décret concerne la suppression des programmes de libération conditionnelle, notamment ceux mis en place pour les Cubains, Haïtiens, Nicaraguayens et Vénézuéliens. Doré insiste sur le fait que cette mesure met fin aux politiques migratoires plus souples introduites par l’administration Biden, qui permettaient à certains migrants de bénéficier d’une entrée facilitée sur le territoire américain pour des raisons humanitaires ou économiques.

De plus, l’ordonnance exige la reprise immédiate des Protocoles de Protection des Migrants (MPP), également connus sous le nom de « Rester au Mexique ». Cette politique, qui avait été suspendue sous Biden, oblige les demandeurs d’asile à attendre leur audience aux États-Unis depuis le territoire mexicain, limitant ainsi leur présence sur le sol américain.

Le décret met aussi l’accent sur la coopération entre le gouvernement fédéral et les États américains dans l’application des lois migratoires. Guichard Doré explique que ce partenariat vise à permettre aux forces de l’ordre locales de collaborer plus étroitement avec les agences fédérales pour identifier et expulser les migrants en situation irrégulière.

Par ailleurs, le texte prévoit une intensification des accords bilatéraux avec les pays d’origine des migrants afin de faciliter leur réadmission après leur expulsion des États-Unis. À ce titre, le secrétaire d’État et le procureur général sont chargés de négocier de nouveaux partenariats pour garantir l’efficacité des expulsions.

Guichard Doré conclut que cet ordre exécutif illustre une volonté claire de Donald Trump de reprendre le contrôle total de la politique migratoire américaine. En réactivant des mesures emblématiques de son premier mandat et en instaurant de nouvelles restrictions, Trump fait de la lutte contre l’immigration illégale l’une des priorités majeures de son retour au pouvoir.

Reste à savoir si ces décisions tiendront face aux défis juridiques et aux oppositions politiques, notamment de la part des démocrates et des organisations de défense des droits des migrants. Ce décret pose d’ores et déjà les bases d’une nouvelle ère de confrontation sur l’immigration aux États-Unis, un sujet qui continuera sans doute de dominer le débat politique dans les années à venir.