“Se débarrasser des gangs, changer la gouvernance d’Haïti, entamer une transition de rupture, est une urgence nationale”- Jean Danton Léger…

Jean Danton Leger, avocat et ex-depute de Leogane

LÉOGÂNE, mardi 2 mai 2023- L’ex-député de Léogâne, Jean Danton Léger a souhaité mardi que le soulèvement populaire contre les gangs criminels doit s’organiser et se structurer pour mieux s’inscrire dans la durée et s’étendre à l’ensemble du territoire national.

Selon lui, “ce mouvement dénommé “Bwa Kale” ( Bois épluché) qu’il rebaptise “Bwa Kale Wouj”, doit constituer la première phase d’une vaste opération populaire en soutien à la police, pour débarrasser le pays des gangs armés qui prolifèrent comme des cafards qui ont rendu la vie  de la population plus que misérable.”

Il a affirmé que “la deuxième phase du mouvement devrait consister au départ immédiat du régime en place, responsable selon lui, du pourrissement de la situation sécuritaire du pays, par son inaction et sa connivence avec les groupes terroristes qui paralysent la vie en général  en Haïti.”

“Le gouvernement de facto et ses alliés se sont bêtement trompés en pensant que l’utilisation des gangs armés qui entretiennent impitoyablement un climat de violence criminelle et de terreur pourrait suffire à neutraliser la population, et cela leur aurait garanti de s’accrocher indéfiniment au pouvoir de manière illégitime”, a déclaré Léger.

“Nous ne sommes pas partisans de la violence et nous condamnons la violence sous toutes ses formes d’où qu’elle vienne, mais on doit tenir compte que le peuple a beaucoup souffert de la violence des gangs qui ont pris le contrôle du pays depuis plusieurs années, et a attendu désespérément une réponse institutionnelle qui n’est toujours pas arrivée”, à-t-il déclaré.

“Victime dans sa chair et dans son âme, la population a dû réagir en légitime défense, a-t-il souligné, arguant que les haïtiens ont fait preuve de trop d’indulgence à la fois envers les bandits de grand chemin et ceux qui occupent les plus hautes fonctions de L’Etat, mais qui n’ont fait preuve d’aucune compassion vis-à-vis des plus faibles.”

Selon Léger, “la réaction populaire consistant à débusquer les bandits pour les remettre aux forces de l’ordre, même si dans certains cas, certains d’entre eux ont été lynchés, était prévisible, mais les prétendus dirigeant qui ne s’accrochent qu’au pouvoir et aux privilèges qui s’y attachent, l’ont rendu inévitable.”

« C’est pourquoi, a-t-il dit, nous devons prendre toutes les dispositions pour  doter le pays d’un nouveau leadership, d’un gouvernement transitoire qui mettra le peuple haïtien au centre de son action politique. »

“Il doit s’agir d’un gouvernement qui ne déclarera pas la guerre aux haïtiens, mais se mettra à leur service, une façon de marquer la rupture avec les  vieilles pratiques politiques de prédation et de déni des droits fondamentaux du peuple”, a déclaré Jean Danton Léger.

Il a invité les forces progressistes et démocratiques à unir leurs efforts pour éviter que les forces réactionnaires, aujourd’hui en difficulté, a-t-il souligné, ne sape pas la mobilisation populaire.

Il a souhaité que des brigades d’autodéfense soient mises en place dans chaque quartier afin,a-t-il dit,de prévenir toute résurgence de gangs criminels.

Léger a également souligné la nécessité pour que le prochain “vrai gouvernement” de transition s’attellera non seulement à équiper la police pour assurer, de manière effective, la sécurité de l’ensemble de la population, créer les conditions pour attirer des investissements dans le pays, mais à mettre en œuvre des programmes sociaux dans les quartiers défavorisés pour améliorer les conditions de vie des haïtiens et à favoriser la relance économique.