PORT-AU-PRINCE, vendredi 26 juillet 2024 – Le processus de désignation des membres du nouveau Conseil Électoral Provisoire (CEP) suscite des controverses au sein de la plupart des secteurs invités à y être représentés. Le directeur exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), Pierre Espérance, accuse le conseiller-président-observateur, Dr. Frinel Joseph, d’être à l’origine du désordre constaté dans ce processus et des contestations qui en découlent.
Selon Pierre Espérance, “Joseph, dont le passage au précédent CEP a été un fiasco marqué par des scandales de corruption, prétend être un expert en matière électorale et s’avise de manipuler le processus de formation du CEP afin d’y inclure des individus qui auraient les mêmes patrons que lui pour assurer le maintien du statu quo.”
Se référant aux contestations d’un ancien candidat au Sénat du département du Centre, l’ex-député Abel Descolines et l’ex-sénateur Wilot Joseph, M. Espérance rappelle que Frinel Joseph a été éclaboussé par un scandale de corruption au lendemain des élections sénatoriales de 2016. Il souligne que Joseph était accusé d’avoir été monnayé pour faciliter l’élection au Sénat de Rony Célestin à la place du candidat ayant été élu lors du scrutin.
“La place de Frinel Joseph est en prison pour ce qui lui a été reproché, pas au sein du Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Sa présence constitue un obstacle pour les conseillers-présidents intègres et un handicap pour la formation du nouveau CEP, dont la crédibilité est déjà mise à l’épreuve, ce qui entachera l’honnêteté et la transparence,” déclare M. Espérance.
Il accuse Joseph de semer la zizanie au sein des secteurs protestant, vodouisant, syndical, des organisations fenilistes et même des droits humains entre autres afin d’éviter la constitution d’un organe électoral au-dessus de la mêlée. Selon lui, aucun effort ne doit être épargné pour faire échouer ce plan.
“Si la mise en place du CEP est biaisée, l’ensemble du processus et les résultats des prochaines élections risquent de ne pas inspirer confiance. Après environ une décennie sans organiser d’élections dans le pays, nous ne pouvons pas nous permettre de tenir un scrutin non-crédible. Le chaos sécuritaire et l’instabilité politique ont trop duré. Il faut tout mettre en œuvre pour que la transition actuelle puisse réussir en mettant en œuvre l’ensemble de la feuille de route préconisée par l’accord du 3 avril 2024,” insiste M. Espérance.
Il appelle le CPT à s’armer de courage pour non seulement rappeler Dr. Joseph à l’ordre, diligenter une enquête autour de ses menées, mais également repenser le processus de désignation des membres du nouveau CEP. Il faut apporter des correctifs immédiatement pour anticiper la crise électorale alors que le processus n’est pas encore véritablement lancé.