MIAMI, mercredi 13 septembre 2023- Le politologue, Dr. Roger Biamby estime qu’il est impératif qu’Ariel Henry et son gouvernement quittent le pouvoir le plus rapidement pour permettre au pays d’entamer une vraie transition.

“Le pays an encore perdu deux précieuses années où des citoyens se font massacrer, les activités économiques sont quasiment à l’arrêt, toutes les institutions républicaines démolies et la fuite des cerveaux a été accélérée”, note-t-il.

Après plus de deux ans de gestion calamiteuse, M. Henry et sa coalition qui assurent la continuité du régime “Tet Kale” (crâne rasé), ont montré ce dont ils étaient capables en matière de destruction du pays. Alors que le pays s’enlise dans une grave crise multidimensionnelle.

Henry n’a pas cherché à dégager un consensus pour mettre fin au calvaire du peuple haïtien. Il ne le fait pas parce qu’il n’est pas un homme de consensus, mais aussi, parce qu’il jouit du soutien, sans faille des États-Unis, d’une large partie de l’élite économique corrompue haïtienne et des gangs dont il se sert comme soupape de sécurité et pour neutraliser tout mouvement populaire », déclare Biamby.

“Sans ces soutiens perfides, la coalition au pouvoir ne pourrait nullement résister à la fronde populaire”, déclare M. Biamby.

“Au début,rappellé Biamby,  Ariel Henry avait promis des élections pour la première moitié de 2022 afin de doter le pays de dirigeants légitimes, pourvus de mandats populaires pour gérer les affaires de l’Etat. Il a fait un petit accord avec ses copains le 11 septembre 2021 qu’il n’a jamais appliqué. “

“Le 21 décembre 2022, il a conclu un nouveau petit accord avec ses mêmes petits copains et promis des élections générales pour la fin de 2023 et la passation du pouvoir à un président élu le 7 février 2024. À trois mois de la fin de cette année, aucun signe ne laisse penser à des élections, d’autant que son gouvernement n’a pris aucune disposition pour démanteler les réseaux criminels armés qui le soutiennent et commettent toutes sortes d’exaction pour instaurer une psychose de leur généralisée dans le pays”, ajoute l’analyste politique.

“De temps en temps, poursuit Biamby, après avoir reçu les diktats de ses tuteurs, il convoque, à contre-cœur, des séances de négociation qui n’ont jamais abouti. En fait, il roule tout le monde dans la farine. Son intérêt, ce n’est pas Haïti, mais de rester au pouvoir pour jouir indûment des privilèges et protéger les intérêts de ses patrons.”

“Tous ceux qui persistent à croire en des négociations avec lui, perdent leur temps. Même en étant de bonne foi, ils risquent de se faire complices des malheurs causés au pays par la coalition au pouvoir, déclare Biamby.

“Aujourd’hui, dit-il, les haïtiens ne doivent pas compter sur les États-Unis pour les aider à se débarrasser du régime illégitime qui dirige le pays sans consensus,  et l’enfonce dans le chaos. Selon lui, démocrates et républicains américains s’accordent pour maintenir Haïti dans sa situation de dépendance totale en propulsant au pouvoir des larbins qui font allégeance à leurs maîtres pour leur faciliter le pillage des ressources naturelles du pays.”

Selon lui, “la politique américaine ne changera pas, ajoutant que des membres de l’élite économique haïtienne font du lobby auprès des élus démocrates et républicains pour maintenir le statu quo afin de continuer à s’enrichir davantage par la contrebande et toutes sortes de trafic, au détriment de l’Etat. “

“C’est pourquoi, malgré l’environnement des affaires est pollué par le climat de terreur et de chaos entretenu dans le pays par les réseaux criminels, ils ne disent rien, n’étant pas inquiétés. Au contraire, ils s’entendent tres bien le gouvernement dont ils partageaient les passifs, soutient Biamby.

Selon lui, “rien n justifie qu’un gouvernement illégitime qui laisse massacrer sa population par des gangs armés à sa solde, continue d’être à la tête d’un pays qui le déteste et le rejette majoritairement.”

“Il faut une mobilisation intense et robuste pour chasser Ariel Henry et son gouvernement du pouvoir. Cette mobilisation doit se tenir en Haïti et aux Etats-Unis particulièrement pour faire pression sur l’administration Biden afin qu’il retire son soutien à un pouvoir qui viole les droits humains et affiche son indifférence totale vis-à-vis d’une population à bout de souffle”, souligne Biamby.

“Les communautés haïtiennes des États-Unis devront utiliser leur droit de vote pour faire fléchir ceux qui promeuvent et exportent la démocratie et  les droits de l’homme  dans le monde alors qu’ils soutiennent un régime inconstitutionnel et illégitime en Haïti. Les élections américaines, c’est pour bientôt et c’est une opportunité pour changer la donne déclare-t-il, ajoutant que tous ceux qui pactisent avec le régime honni d’Haïti auront besoin de vos votes pour prendre prendre le pouvoir ou pour s’y laintenir, c’est le moment de vous faire entendre”, avise Biamby.

Biamby affirme que les prochaines élections américaines devront servir de moyen pour sanctionner tous ceux qui se sont faits complices du désastre politique, social et économique dont le peuple haïtien est victime.

« On doit le faire intelligemment pour nos communautés et notre pays d’origine. C’est une obligation patriotique et citoyenne d’œuvrer en faveur de la libération d’Haïti », déclare-t-il.