WASHINGTON, mercredi 25 septembre 2024– Le gouvernement américain a annoncé des sanctions contre Prophane Victor, ancien membre du parlement haïtien, et Luckson Elan, chef du gang Gran Grif. Selon un communiqué du Département d’État américain, ces sanctions visent à punir leur implication dans des violations graves des droits humains liées à des activités criminelles en Haïti. Prophane Victor est accusé d’avoir contribué à la formation, au soutien et à l’armement de gangs responsables d’actes de violence brutale dans le pays, notamment dans le département de l’Artibonite, où Luckson Elan opère activement.
Cette mesure s’appuie sur un rapport final de l’ONU qui met en lumière le rôle prépondérant de ces deux individus dans la crise haïtienne. Le rapport précise que le niveau de violence atteint par les gangs est sans précédent, avec des attaques indiscriminées contre la population et des entraves à l’aide humanitaire. Parmi les crimes les plus horribles commis par ces groupes figurent les violences sexuelles, qui se sont intensifiées au cours des deux dernières années.
Victor Prophane n’est pas étranger à la controverse. Par le passé, il avait déjà été accusé d’entretenir des liens étroits avec des bandes armées. Ces connexions lui avaient valu d’être mis sous surveillance internationale. Aujourd’hui, les nouvelles sanctions prises contre lui et d’autres figures politiques haïtiennes reflètent un engagement renouvelé des États-Unis pour lutter contre l’impunité en Haïti, un pays rongé par la corruption et la violence des gangs.
En effet, ces sanctions s’inscrivent dans le cadre de la loi américaine « Global Magnitsky Human Rights Accountability Act », qui cible les responsables de violations graves des droits humains et de corruption à travers le monde. Cette loi permet de geler les avoirs de ces individus et de leur interdire toute transaction financière en territoire américain. Cette mesure de sanction renforce également le mémorandum signé par le président Joe Biden en novembre 2022, qui exhorte le gouvernement américain à lutter activement contre la violence sexuelle dans les conflits.
Prophane Victor rejoint une longue liste de politiciens et d’hommes d’affaires haïtiens ayant fait l’objet de sanctions internationales. Ces derniers sont souvent accusés de complicité avec des gangs armés ou de participation à des réseaux de corruption. Ces sanctions visent à isoler les individus responsables de la dégradation de la situation sécuritaire en Haïti et à encourager une reddition des comptes pour les atrocités commises.
Les États-Unis, par cette action, réaffirment leur engagement à soutenir le peuple haïtien dans sa quête de justice et de stabilité, tout en promouvant une responsabilisation accrue pour les violations des droits humains, en particulier les violences basées sur le genre. La gravité des accusations portées contre Victor et Elan montre que les États-Unis continueront à utiliser tous les moyens diplomatiques et financiers à leur disposition pour endiguer la violence perpétrée par les gangs en Haïti.
Ainsi, les mesures de ce type se multiplient contre des politiciens et personnalités influentes en Haïti, cherchant à faire face à l’ampleur de la corruption et à la violence qui minent la paix et la sécurité dans le pays.