Samuel Madistin estime que la justice haïtienne banalise l’assassinat d’Eric Jean-Baptiste…

Eric Jean-Baptiste, secrétaire général du Rassemblement des Démocrates Nationaux Progressistes (RNDP)...

PORT-AU-PRINCE, vendredi 4 novembre 2022– Selon Samuel Madistin, ex-porte-parole des huit candidats contestataires des élections présidentielles de 2015, ‘‘Eric Jean-Baptiste a laissé durant son passage au G-8 l’image d’un nationaliste responsable, d’un leader incorruptible et soucieux du bonheur des masses défavorisées. Il est probablement tué pour ses idées.’’

Eric Jean-Baptiste, entrepreneur, homme politique et leader du parti rassemblement des démocrates progressistes d’Haïti (RDNP) a été assassiné dans la soirée du 28 octobre 2022 à Laboule 12 par des individus lourdement armés qui ont criblé son véhicule blindé.

L’ancien candidat à la présidence, souligne que les zones d’ombre qui entourent l’assassinat d’Éric Jean-Baptiste interpellent plus d’un.

Madistin note que hypothèses sont évoquées suite à l’assassinat de Jean-Baptiste. ‘‘On parle tantôt d’une attaque du violent gang de Ti Makak, tantôt d’une patrouille policière qui aurait fait feu parce qu’il aurait refusé de s’arrêter pour un contrôle policier craignant qu’il ne s’agisse que de faux policiers habillés en uniforme de police dans une zone contrôlée par les gangs, tantôt de règlements de compte, tantôt de vengeance politique, tantôt d’actions de corrompus souhaitant bénéficier de l’amnistie pour leurs crimes financiers et les crimes de sang dont il était un farouche opposant ou de réaction de partisans de l’intervention militaire étrangère cherchant à se débarrasser d’un homme qui a la capacité de mobiliser les forces hostiles à l’occupation, etc.’’

Cependant, l’homme de loi souligne que ‘‘la réaction de la justice devant tant d’hypothèses entourant un crime si atroce est plutôt de nature à banaliser l’évènement.’’

Il affirme que les drouilles trouvées sur les lieux de calibre 5.56 mm sont du même type que celles qui ont été trouvées sur les lieux de l’attaque perpétrée contre le journaliste Roberson Alphonse de Magic 9 et du journal Le Nouvelliste. ‘‘Cela suppose que des groupes armés se déplacent avec des armes de gros calibre à l’intérieur de la ville sans s’inquiéter’’, soutient Madistin.

‘‘Il y a lieu, selon lui, de se demander si des escadrons de la mort ne fonctionnent pas aujourd’hui en Haïti sur fond d’insécurité généralisée, ajoutant que seule une justice indépendante et impartiale dépouillée des démagogues et des corrompus saura répondre aux interrogations entourant ce crime odieux.’’

Exprimant ses sympathies aux proches d’Éric Jean-Baptiste, Samuel Madistin estime que  Le peuple haïtien a droit à la vérité ! les parents, amis, partisans et sympathisants de Eric Jean Baptiste ont droit à la justice.’’

L’ancien sénateur de l’Artibonite rappelle que le 2 novembre 2015, des candidats à la Présidence engagés dans le processus électoral devant conduire à l’installation du nouveau Président élu le 7 février 2016, avaient décidé, sans se départir de leurs positions idéologiques et politiques, de se constituer en groupe sur la base d’un idéal commun.

. Le G-8, était composé des candidats Jude CELESTIN, Jean Henry Céant, Mario Andresol, Eric Jean-Baptiste, Jean-Charles Moise, Samuel Madistin, Sauveur Pierre-Etienne et steeven Yrvenson Benoit.

Selon Madistin, ‘‘grâce à la résistance du peuple haïtien agissant sous le leadership du G-8 et la ferme détermination du candidat Jude Célestin de ne pas se soumettre aux dictats d’une frange de la communauté internationale pour jouer le rôle de figurant dans une mascarade dont les résultats étaient connus d’avance il a été reconnu des fraudes massives dans le scrutin du 25 octobre 2015.’’

Il souligne que ‘‘la poursuite du processus ne pouvait conduire qu’à une crise post-électorale, à l’affaiblissement de l’État et au renforcement de la dépendance du pays vis-à-vis de l’étranger. Les résultats aujourd’hui sont palpables, déclare-t-il.