WEST-PALM BEACH, FL, jeudi 9 juin 2022– Accusé d’avoir détourné des fonds destinés à l’achat de kits scolaires en septembre 2017, l’ex-ministre des affaires sociales et du travail, Roosevelt Bellevue affirme avoir été victime de crimes d’Etat et institutionnels de la part du gouvernement Moïse/Lafontant.
Dans un message adressé au chef du gouvernement de facto Ariel Henry, Bellevue estime qu’avec « l’ombre d’un changement de régime judiciaire plus ou moins apaisé et détendu », le moment est venu pour que ‘‘les auteurs et co-auteurs ou associations de malfaiteurs y relatifs soient punis conformément aux lois de la République.’’
‘‘Dans cet élan, écrit Roosevelt Bellevue, que justice soit rendue â la République, â ma famille, â mes amis et â moi notamment, au regard des préjudices sociaux, moraux, professionnels qui en découlent.’’
Dans son message, il affirme n’avoir aucun regret personnel d’avoir laissé le portefeuille ministériel des Affaires Sociales et du Travail, « mais en éprouve profondément pour avoir collaboré à une telle équipe gouvernementale ».
« Mon départ de ce ministère, décidé en violation flagrante des lois de la fonction publique, a été en effet un acte de barbarie politico-institutionnelle et de terrorisme d’Etat », arguant que, contrairement à l’esprit de la constitution de 87 et des lois de la fonction publique en vigueur, cette « évacuation politicienne » n’a été alors ni validée par le Sénat dès lors fonctionnel, ou â défaut, ni sanctionnée par une lettre de démission.
Dénonçant le caractère illégal de son éviction du MAST, Bellevue explique ‘‘qu’il s’agit d’un acte criminel commis par des irresponsables d’Etat qui, du point de vue d’éthique politique et de morale sociale, ne devraient avoir aucune place â la tête d’un Etat démocratique. Il a été motivé par la haine politique, la cupidité, la volonté de se débarrasser d’un ministre exigeant et réformateur en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption.’’
Il évoque ‘‘des enquêtes politiciennes, manipulatrices, démagogiques’’ qui ont été provoquées et engagées mais étouffées afin de tuer, dit-il, le temps politique ; mais fort heureusement cette stratégie n’est pas parvenue â anéantir » le triomphe de la vérité encore moins, celui de la justice.’’
« La veille et après mon départ, j’ai été privé par les assassins » des éléments du dossier (des kits scolaires) pendant des mois consécutifs. Ils ont eu peur que je les utilise pour faire échec â leur coup d’essai d’apprenti sorcier », écrit Bellevue.
Il souligne qu’au cœur des multiples menaces d’intimidation, une demande courageuse de clarification et d’excuse publique a été imposée au chef de l’Etat. « Il s’en en est suivi en conséquence une proposition de nomination au titre d’ambassadeur, à l’OMC, poste que je n’ai pas occupé pour des raisons personnelles et politiciennes, argue Bellevue, soulignant qu’il s’agit avant tout d’une preuve à conviction (irréfutable) de l’incohérence de ces apprentis sorciers et des « kidnappeurs d’avenirs ».
Bellevue s’en prend également à son avocat, Me Jean Danton Léger.
« Le comportement de l’avocat Jean Danton Léger, choisi comme notre défenseur, l’ancien commissaire du gouvernement et membre influent de l’opposition politique haïtienne nous a le plus surpris et déçus. En toute vraisemblance, il s’est mis du côté du couple présidentiel (Jovenel Moïse et l’ex-première Dame, Martine Moïse) et nous a roulés dans la farine â maintes reprises. Cela explique en partie pourquoi nous en sommes encore là ».
Il affirme ‘‘n’avoir commis, aucune faute administrative avérée dans la conduite du dossier « politique » des kits scolaires, révélé, hautement d’Etat ; et utilisé comme alibi pour éjecter de ce portefeuille un ministre dérangeant en raison de sa volonté réformiste.’’ Un tel dossier a été instruit par l’administrateur, invité en toute objectivité, à suivre les critères administratifs requis et imposé en la circonstance, précise.
« Les dérives tant voulues et attendues ont lieu après mon départ sur ordre de l’ancien PM Jacques Guy Lafontant et l’ex-président Jovenel Moïse (en complicité avec l’ex-première Dame, Martine Moïse et Marckenson Antoine), déclare-t-il.
Bellevue souhaite que l’ancien premier ministre Jacques Guy Lafontant, l’ex-Première-Dame, Martine Moïse, Jovenel Moise â titre posthume, Marckenson Antoine, l’ancien chef de cabinet de l’ancien ministre des finances (Patrick Salomon), le comptable public du ministère des Affaires Sociales et celui des Finances, l’ancien directeur de FAES, l’administrateur actuel du ministère des Affaires Sociales, soient invités pour qu’elles expliquent leur décision, ce qu’elles en savent, leur participation â ce complot politique et administratif criminel, malhonnête sciemment organisé à l’encontre d’un haut dignitaire.’’
La rédaction de RHINEWS n’a pas pu entrer en contact avec les différentes personnes accusées par l’ex-ministre Bellevue, pour avoir leurs commentaires.