PORT-AU-PRINCE, mercredi 31 janvier 2024– Le Secrétariat général de SOS Journalistes a été informé que Ronald Richemond, commissaire du gouvernement près le tribunal de première instance des Cayes, a l’intention de poursuivre en justice Joseph Guyler C. Delva, dirigeant de l’organisation de défense de la liberté de la presse.
Selon un communiqué de l’organisation, Richemond allègue que Delva l’aurait diffamé. SOS Journalistes réagit en considérant ce choix comme un progrès, soulignant que cela montre un changement de tactiques de la part du commissaire.
L’organisation encourage vivement Ronald Richemond à préférer des actions judiciaires plutôt que des représailles violentes contre les journalistes. C’est un pas dans la bonne direction, surtout dans un contexte où des journalistes comme Garry Tesse ont perdu la vie dans des circonstances troublantes.
‘‘Joseph Guyler C. Delva, Secrétaire général de SOS Journalistes, maintient fermement toutes les déclarations qu’il a faites au sujet des agissements présumés du commissaire Ronald Richemond. Selon des informations de sources crédibles, Richemond aurait fait libérer Wilkens Thirogène à l’aide d’une ordonnance falsifiée, contribuant ainsi à des actes criminels’’, lit-on dans le communiqué.
Rappelant la tragédie d’octobre 2022 où le journaliste Garry Tesse a été retrouvé mort, Delva pointe du doigt Ronald Richemond comme l’auteur intellectuel du crime. De plus, le commissaire aurait cautionné le refus des policiers de sa sécurité rapprochée de répondre à la convocation du juge d’instruction.
SOS Journalistes révèle également que Ronald Richemond aurait transféré le détenu Pierre Ricardo “Chito” Bain à la prison de Carrefour. Bain affirme être prêt à révéler le rôle du chef du parquet des Cayes dans le complot conduisant à l’assassinat de Garry Tesse.
L’organisation exhorte à la révocation immédiate de Ronald Richemond pour qu’il puisse être interrogé en toute impartialité sur les questions entourant l’assassinat de Garry Tesse. Les allégations de complicité avec les assassins présumés doivent être sérieusement examinées.
Par ailleurs, SOS Journalistes, conscient de la gravité des accusations, prend ses distances par rapport à des déclarations faites par un confrère journaliste lors d’une émission sur Caraibes FM le lundi 29 janvier 2024. L’organisation souligne l’importance pour les journalistes d’observer les règles éthiques et déontologiques.
Dans un engagement en faveur de l’éthique journalistique, SOS Journalistes lance prochainement une campagne nationale. Une commission d’éthique sera établie pour recevoir et traiter les plaintes déposées contre des journalistes. Des sanctions pourront être appliquées en collaboration avec les médias concernés.
Si Ronald Richemond souhaite intenter une action en justice contre le dirigeant de SOS Journalistes, cela devrait se faire après sa démission ou sa révocation en tant que commissaire du gouvernement, déclare SOS Journalistes.
‘‘La presse haïtienne en 2024 est appelée à jouer pleinement son rôle de défenseur de l’intérêt public, en enquêtant et en responsabilisant ceux qui entravent le processus de changement positif en Haïti par des pratiques de corruption et des abus’’, souligne le communiqué de l’organisation.