PORT-AU-PRINCE, dimanche 18 décembre 2022– Dans un document rétrospectif sur l’année en cours, le réseau national de défense des droits humains (RNDDH) souligne que de janvier 2022 à nos jours, la situation sécuritaire du pays a été et est encore très précaire.
Dans ce document, l’organisation rappelle que plusieurs épisodes de violence ont été enregistrés. ‘‘Les massacres et attaques armées ont occasionné l’assassinat de plusieurs centaines de personnes et le viol collectif de plusieurs dizaines de femmes et de filles,’’ précise le texte.
Le RNDDH indique que pour la période considérée, « en moyenne 3 personnes ont été assassinées par jour, en dehors des épisodes de violence susmentionnés ; en moyenne 15 autres personnes ont été enlevées par jour. En moyenne, 4 policiers ont été assassinés par mois et en moyenne, un massacre ou une attaque armée a été en enregistré par mois, avec à chaque fois, une moyenne de 36 femmes et filles victimes de viols collectifs par événement sanglant ».
Ce sont les viols collectifs qui ont particulièrement retenu l’attention du RNDDH lors de ces massacres, souligne le document.
« Ces viols ont été perpétrés avec beaucoup de violence, en présence des enfants, des parents et des conjoints des victimes, dans l’objectif de les humilier et d’atteindre les chefs de gangs des fiefs où habitent ces femmes et ces filles qui ont été violées », déclare le RNDDH.
‘‘C’est pourquoi le RNDDH, aux côtés des organisations féministes et de droits des femmes, dénonce le fait que le corps des femmes et des filles est systématiquement utilisé comme terrain de guerre et comme arme de guerre par les bandits armés,’’ lit-on dans le document.
Le RNDDH indique que dans ce contexte de déshumanisation des femmes et des filles, la Police et la Justice ne sont d’aucun secours.
« Les bandits armés identifiés, dénoncés par les victimes ne sont ni recherchés par la Police ni poursuivis par la Justice. L’action publique n’a, à date, pas été mise en mouvement contre les bandits armés. Aucun jugement par contumace n’a non plus abouti à la condamnation de ces prédateurs sexuels », déclare l’organisation des droits de l’homme.
‘‘Les victimes ne peuvent compter que sur l’appui des organisations de la société civile qui sont à bout de souffle’’, précise le RNDDH.
« Aujourd’hui, Haïti est dangereux pour les femmes et les filles. Et, plus que toute autre catégorie sociale, elles sont victimes dans leur chair, tous les jours », ajoute le RNDDH.
‘‘C’est pourquoi, les femmes et les filles exigent de l’Etat haïtien la reconnaissance et la jouissance de leurs droits à la vie, à la sécurité, à l’intégrité physique et psychique et à la Justice. Elles n’attendent pas de l’Etat fasse des déclarations creuses ni des promesses qui ne seront jamais tenues mais, elles exigent des actions concrètes,’’ selon l’organisation.
Le RNDDH recommande aux autorités policières et judiciaires de rechercher, de juger et de condamner les bandits armés qui sèment la terreur dans le pays, en s’attaquant notamment aux femmes et aux filles.