PORT-AUPRINCE, jeudi 1e février 2024 – Dans une lettre ouverte explosive, Reynald Lubérice, ex-secrétaire général du conseil des ministres, accuse le Premier ministre de fait Ariel Henry de putschisme et réclame la révocation du Commissaire du Gouvernement Edler Guillaume pour faiblesse intellectuelle.
Lubérice dénonce les agissements d’Ariel Henry et des oligarques corrompus, les accusant d’avoir manipulé l’opinion publique à travers des médias en ligne pour semer le doute sur l’assassinat de l’ancien Président Jovenel Moïse.
Ariel Henry et ses alliés auraient, selon Lubérice, élaboré un stratagème criminel visant à détourner les soupçons de l’opinion publique en insinuant que Jovenel Moïse aurait été assassiné par ses proches, notamment sa femme et ses collaborateurs. Cette tactique, qualifiée de classique par Lubérice, aurait pour objectif de brouiller les pistes et de faire taire ceux qui réclament justice pour le président décédé.
L’ancien secrétaire général souligne le caractère absurde de cette narration, soulignant qu’il n’était évidemment pas prévu que tous les proches de Jovenel Moïse soient encore en vie trois ans après l’assassinat.
Il dénonce le fait qu’Ariel Henry utiliserait l’appareil judiciaire pour étouffer les voix réclamant justice, accusant ainsi le Premier ministre de mener une campagne visant à “assassiner les survivants, fidèles à la victime”.
Lubérice évoque également les possibles mobiles du crime crapuleux, pointant du doigt les contrats léonins au détriment de l’État haïtien dans les secteurs de l’énergie et des infrastructures publiques, contrats supprimés par Jovenel Moïse.
Il rappelle que l’un des bras droits des oligarques corrompus, John Joël Joseph, avait déjà plaidé coupable et était écroué aux États-Unis, soulignant l’implication probable de ses patrons dans cette entreprise criminelle.
Reynald Lubérice critique sévèrement la faiblesse intellectuelle du Commissaire du Gouvernement Edler Guillaume, l’accusant d’avoir échoué à produire des éléments probants pour couvrir ses supérieurs. Il dévoile qu’Edler Guillaume aurait tenté de manipuler l’opinion en publiant un réquisitoire sur les réseaux sociaux, intégrant sélectivement des éléments du rapport de la Direction centrale de la Police judiciaire (DCPJ) tout en écartant ceux compromettants pour Ariel Henry.
La lettre de Reynald Lubérice révèle également un extrait du rapport de la DCPJ, où le mis en examen Joseph Félix Badio aurait tenté de faire croire qu’il s’agissait d’une infiltration plutôt que d’une implication directe.
Lubérice met en lumière le manque de clarté dans la réponse du Commissaire du Gouvernement, soulignant que la tentative d’Edler Guillaume de dépeindre Badio comme un “infiltreur” plutôt qu’un assassin manque de crédibilité.
Reynald Lubérice conclut sa lettre ouverte en appelant Edler Guillaume à apprendre l’intégrité et à refuser les tâches immorales. Il exhorte le Commissaire du Gouvernement à dire non lorsque le travail qui lui est demandé est “sale”, insistant sur le fait que cela ferait de lui un homme digne de respect. Lubérice suggère même que les enfants d’Edler Guillaume pourraient être fiers de lui s’il choisissait la voie de la décence et de l’intégrité.