PORT-AU-PRINCE, lundi 20 mai 2024– L’aéroport international Toussaint Louverture de Port-au-Prince a rouvert ses portes aux vols commerciaux après presque trois mois de fermeture due à la violence des gangs. Lundi, des voyageurs ont été aperçus faisant la queue au comptoir de la compagnie haïtienne Sunrise Airways, la première à reprendre ses liaisons vers Miami. Un vol à destination de la Floride a quitté l’aéroport dans l’après-midi, marquant ainsi la reprise des activités aériennes commerciales.
La compagnie prévoit pour l’instant des vols tous les lundis, mercredis et samedis. Cependant, American Airlines maintient la suspension de ses vols jusqu’au 29 mai, en raison des troubles civils persistants à Port-au-Prince. La compagnie américaine a souligné qu’elle continuerait de surveiller la situation pour ajuster ses opérations en fonction des conditions de sécurité.
L’aéroport avait cessé ses activités début mars suite à des attaques coordonnées de gangs armés fin février, visant à renverser le Premier ministre de l’époque, Ariel Henry. En raison de l’insécurité, Ariel Henry n’avait pas pu regagner Haïti après un déplacement au Kenya. Depuis, un conseil présidentiel de transition a pris les rênes du pays, en attente de la nomination d’un nouveau Premier ministre.
Le Kenya prévoit de déployer des policiers en Haïti pour aider à lutter contre la violence des gangs qui contrôlent une grande partie de la capitale haïtienne. Des hauts gradés kényans sont déjà arrivés en mission de reconnaissance en Haïti, et un premier contingent de troupes kényanes pourrait être déployé cette semaine, coïncidant avec une visite d’État du président kényan William Ruto à Washington où doit être reçu par son homologue américain, Joe Biden.
La fermeture prolongée de l’aéroport Toussaint Louverture a eu des répercussions économiques significatives. Elle a entravé le commerce international, affecté les entreprises locales dépendantes du tourisme et des échanges commerciaux, et exacerbé les défis économiques existants. Les vols suspendus ont réduit les revenus des compagnies aériennes et des entreprises locales, aggravant la crise économique. La reprise partielle des vols est un signe positif, mais la stabilité économique reste incertaine tant que la situation sécuritaire demeure fragile.
La violence des gangs a également des impacts sociaux graves. La fermeture de l’aéroport a limité les déplacements des citoyens et des familles, exacerbé les sentiments d’isolement et de peur, et perturbé la vie quotidienne. L’insécurité généralisée a entraîné une augmentation de la migration forcée et du déplacement interne des populations cherchant à fuir les zones de conflit. La violence continue à affecter la santé mentale et le bien-être des citoyens, créant un climat de désespoir et d’incertitude.
La réouverture de l’aéroport est un premier pas vers la normalisation, mais pour un rétablissement durable, il est fondamental de résoudre les problèmes de sécurité et de renforcer les institutions politiques et économiques du pays.