PORT-AU-PRINCE, dimanche 2 octobre 2022– Rien n’est encore certain quant à la rentrée des classes prévue ce lundi 3 octobre en Haïti.
Magalie Georges, secrétaire générale de la confédération des éducateurs d’Haïti (CNEH) estime que l’Etat haïtien n’a toujours pas pris les dispositions nécessaires, à part fixer une date, pour favoriser la réouverture des classes cette année.
« Il est vrai que les enseignants travaillent dans des conditions exceptionnellement précaires, mais ils savent que l’école est tout ce qui reste aux jeunes haïtiens et n’entendent pas l’associer au combat politique. Cependant, il faut admettre que ce ne sont pas les barricades qui entravent la réouverture des classes. C’est plutôt l’incapacité de l’Etat a assurer la sécurité des gens dans les quartiers, le chemin et les bâtiments scolaires entre autres », déclare Magalie Georges.
Selon elle, l’Etat a la responsabilité de créer les conditions de sécurité nécessaire a la reprise des cours, sachant qu’il existe une quantité standard de deux-cent (200) jours de classe par année, mais rien n’a été fait en ce sens.
Mme Georges estime que l’Etat haïtien doit consentir des investissements massifs dans le secteur de l’éducation pour améliorer le fonctionnement du système scolaire haïtien.
‘‘Au lieu de distribuer des kits scolaires dans les écoles, il faut apporter une aide directe aux écoliers et a leurs familles en tenant compte de l’inflation et l’augmentation des prix du carburant qui, dit-elle, va certainement provoquer une flambée des prix des produits de première nécessité.’’
Elle invite les autorités en place à se montrer capable de faciliter la rentrée scolaire dans de bonnes conditions après que les écoliers aient perdu pratiquement un mois.
La réouverture des classes a été prévue le 5 septembre dernier, mais a été reportée au 3 octobre, en raison de la situation socio-économique des parents qui avaient du mal à trouver les deux bouts pour préparer la rentrée.
Entre temps, le climat sécuritaire et la situation socio-économique se sont considérablement détériorés notamment après la décision de la coalition au pouvoir d’augmenter à plus de 100% les prix du carburant su le marché local- décision qui a exacerbé la colère de la population qui s’était déjà mobilisée pour réclamer la démission d’Ariel Henry et de son gouvernement.