Port-au-Prince, mercredi 15 septembre 2021- Quarante-huit (48) heures après son limogeage par le chef du gouvernement de facto Ariel Henry dont il n’a jamais reconnu l’autorité, Rénald Lubérice annonce sa démission, non pas au premier ministre, mais au conseil des ministres dont il était le secrétaire général depuis 2017.
Dans sa lettre de démission qui constitue un acte d’accusation contre Henry, Lubérice affirme ‘‘qu’un faisceau d’indices accrédite la thèse d’une participation active du Premier ministre Ariel Henry dans l’assassinat crapuleux du Président de la République, Son Excellence Monsieur Jovenel Moïse, en sa résidence privée, dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021.’’
‘‘De ce fait, écrit le désormais ex-secrétaire général du Conseil des Ministres, le Commissaire du Gouvernement a.i Me Bed-Ford Claude requiert le juge d’instruction, Me Garry Orélien, le 14 septembre 2021, d’instruire sur les informations confirmant les appels téléphoniques entre Monsieur Ariel Henry et le fugitif Joseph Félix Badio dans la matinée du sordide magnicide.’’
Poursuivant sa charge contre Ariel Henry avec qui il règle vraisemblablement ses comptes, Rénald Lubérice indique que, ‘‘je ne saurais me maintenir au Secrétariat général du Conseil des ministres sous la direction d’une personne nommée par Jovenel Moïse, accusée dans son assassinat, et qui n’entend pas coopérer avec la justice, cherchant, au contraire, par tous les moyens, à en faire obstruction.’’
Depuis quelques semaines, les factions rivales ‘‘Tet Kale,’’ se servant du cadavre de Jovenel Moïse, se livrent à une lutte fratricide pour le maintien du pouvoir, au nom, prétendent-ils, de la justice pour le défunt.
Cette guerre larvée entre ‘‘Jovenelistes’’ et Phtkistes risque d’entraver davantage l’enquête sur l’assassinat de l’ancien président, la politique ayant substitué à la justice dans un dossier aussi sensible et complexe.
Qui, des Jovenelistes et des Phtkistes, veut vraiment la vérité judiciaire se manifester d’affaire Jovenel Moïse ? La survie politique et le maintien des intérêts des uns et des autres, semble l’emporter déjà.