Refus de comparution dans l’affaire de l’assassinat de Jovenel Moïse : Pierre Espérance réclame l’arrestation de Jeantel Joseph et la dissolution de la BSAP…

Jeantel Joseph, Directeur general de l'ANAP...

PORT-AU-PRINCE, le dimanche 7 janvier 2024Jeantel Joseph, Directeur Général de l’Agence Nationale des Aires Protégées (ANAP), a refusé de comparaître devant le juge d’instruction chargé de l’enquête sur l’assassinat du Président Jovenel Moïse, malgré une ordonnance spéciale émanant du Conseil des Ministres le 19 décembre 2023.

Une correspondance du premier ministre Ariel Henry à Joseph indique que le Conseil des Ministres avait autorisé, par ladite ordonnance, le juge d’instruction, Me. Walther W. Voltaire, à convoquer Jeantel Joseph en qualité de témoin, rejoignant ainsi d’autres hauts fonctionnaires du Gouvernement dans le cadre de l’enquête. Le Conseil des Ministres avait expressément demandé la coopération pleine et entière de Jeantel Joseph.

Malgré cette demande officielle, Jeantel Joseph n’a pas répondu à l’invitation du juge d’instruction ni à celle du commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Edler Guillaume, émise en accord avec l’ordonnance du Conseil des Ministres. Cette réaction soulève des questions quant à la collaboration de Jeantel Joseph dans le processus judiciaire entourant l’assassinat de Jovenel Moïse.

Pierre Espérance, directeur exécutif du réseau national de défense des droits humains (RNDDH), dénonce le comportement de Jeantel Joseph, accusant ce dernier d’entraver le progrès de l’enquête. Espérance cite des sources proches de l’enquête judiciaire, affirmant qu’un proche collaborateur de Joseph, Félix Badio, aurait fait des aveux concernant la logistique fournie par la Brigade de Sécurité des Airs Protégés (BSAP) aux mercenaires colombiens impliqués dans l’assassinat du président.

Selon Espérance, cet individu, dont l’identité n’a pas été révélée, aurait également informé les enquêteurs que Jeantel Joseph était pressenti pour devenir ministre de l’intérieur dans le gouvernement post-coup du 7 juillet. Espérance déplore le comportement de Joseph, qui dirige l’agence supervisant la BSAP, qualifiant cette dernière de corps paramilitaire armé agissant comme un “État dans l’État.”

Pierre Espérance réclame l’arrestation de Jeantel Joseph et de Guy Philippe, ainsi que la dissolution de la BSAP, qu’il considère comme une milice opérant en dehors de tout contrôle légal. Il exprime son incompréhension face à l’inaction du pouvoir en place contre les individus à la tête de bandes armées, mettant ainsi la vie des citoyens en danger.