PORT-AU-PRINCE, vendredi 4 octobre 2024– Le massacre perpétré à Pont-Sondé, le 3 octobre 2024, a provoqué une vague d’indignation à l’échelle mondiale. Des groupes armés ont attaqué des civils sans défense, causant la mort de plus de 70 personnes, parmi lesquelles des femmes et des enfants. Cet acte de violence extrême, qui témoigne de l’aggravation de la crise sécuritaire en Haïti, a suscité des réactions immédiates de la part de plusieurs nations, exprimant leur solidarité avec le peuple haïtien tout en exhortant à une réponse internationale urgente.
En premier lieu, Linda Thomas-Greenfield, l’ambassadrice des États-Unis auprès des Nations Unies, a été parmi les premières figures diplomatiques à réagir à cette tragédie. Dans une déclaration forte, elle a fermement condamné les atrocités commises à Pont-Sondé. Selon ses mots, « Les États-Unis condamnent fermement les attaques horribles qui ont eu lieu hier dans la ville de Pont-Sondé, en Haïti, et nous pleurons les victimes, y compris des femmes et des enfants. » Elle a également souligné la nécessité d’une plus grande action pour venir en aide au peuple haïtien face à la violence des gangs, tout en rappelant l’importance de renforcer les contributions à la Mission de soutien à la sécurité en Haïti (MSS), adoptée à l’unanimité par le Conseil de sécurité des Nations Unies.
Dans la même lignée, l’ambassade des États-Unis en Haïti a exprimé ses « sincères condoléances aux familles et amis des victimes du massacre », tout en condamnant « cette violence perpétrée par des groupes armés ». Elle a également réaffirmé l’engagement de Washington à soutenir la Police nationale d’Haïti (PNH) ainsi que la MSS, soulignant l’urgence de rétablir la sécurité dans tout le pays.
Par ailleurs, le gouvernement canadien, à travers la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly, a également fait entendre sa voix. Elle a condamné avec force cette attaque, rappelant que « le Canada est solidaire du peuple haïtien en ces temps difficiles » et que ses pensées vont aux familles des victimes. Elle a ajouté que la communauté internationale doit impérativement soutenir la PNH et la MSS pour prévenir de nouvelles atrocités.
De son côté, l’ambassade de France en Haïti a exprimé « avec effroi » sa profonde consternation face à cette attaque barbare. L’institution a présenté ses condoléances aux familles des victimes, tout en réitérant l’engagement de la France à accompagner les autorités haïtiennes dans leur lutte contre l’insécurité, notamment à travers son appui à la PNH, la MSS, et les Forces armées d’Haïti (FAdH).
Au-delà des messages de solidarité, des actions concrètes sont également mises en avant. L’ambassade américaine en Haïti a rappelé qu’une récompense est toujours offerte pour toute information conduisant à l’arrestation de Wilson « Lanmò Sanjou » Joseph, chef du gang des 400 Mawozo, responsable de nombreuses exactions sur le territoire haïtien. « Le peuple haïtien continue de subir des enlèvements, des tortures et des meurtres perpétrés par des gangs armés », a déclaré l’ambassade, tout en affirmant la volonté des États-Unis de contribuer à bâtir un avenir sûr pour Haïti.
Ces multiples déclarations illustrent l’inquiétude croissante de la communauté internationale face à l’escalade de la violence des gangs en Haïti. Le massacre de Pont-Sondé, bien que tragique, n’est que la dernière illustration d’un phénomène qui prend de l’ampleur depuis plusieurs années. Située dans la région de l’Artibonite, la ville de Pont-Sondé n’avait jusqu’alors pas été le théâtre de violences d’une telle ampleur, mais cet événement tragique marque une extension inquiétante du contrôle des gangs armés sur des zones de plus en plus vastes.
Face à ce constat alarmant, les appels à l’action se multiplient. Pour Linda Thomas-Greenfield, Mélanie Joly, et bien d’autres, il est urgent que la communauté internationale intensifie ses efforts pour soutenir Haïti. Le renforcement des contributions à la MSS, couplé à un soutien accru à la PNH, apparaît comme une nécessité pour éviter que de tels massacres ne se reproduisent.
Si les réactions internationales témoignent d’une réelle volonté de changement, le peuple haïtien attend désormais que ces déclarations se traduisent par des actions concrètes pour ramener la paix et la sécurité dans le pays.