“Quand le sacrilège est applaudi” : Le discours d’Edgard Leblanc à l’ONU vu par Hugues Célestin, ex-député de Quartier-Morin…

Hugues Celestin, coordonnateur de IPAM, departement du Nord...

QUARTIER-MORIN (Nord), mardi 1er octobre 2024– Hugues Célestin, ex-député de Quartier-Morin et membre de la Federasyon Mouvman Demokratik Katye Moren (FEMODEK), a vivement critiqué le discours prononcé par Edgard Leblanc, président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), à l’ONU. Selon lui, Leblanc s’est fait “le commis-messager de leur patron”, se contentant de répéter les consignes américaines, particulièrement celles d’Antony Blinken, secrétaire d’État des États-Unis. “Il a essayé de légitimer le projet, probablement mort-né, américain de transformer la folklorique mission kenyane en une mission de maintien de la paix sous l’égide des Nations Unies”, déplore Hugues Célestin, dénonçant ce qu’il considère comme un discours “indigne de l’héritier des hommes de 1804 qu’il a prétendu incarner.”

Pour Célestin, l’intervention de Leblanc à la tribune des Nations Unies était une trahison envers les idéaux des fondateurs de la nation haïtienne. “Il a renié cet héritage,” poursuit-il, affirmant que Leblanc n’a fait que “transmettre le message qu’Antony Blinken lui avait apporté lors de sa visite à Port-au-Prince, où, méprisant le protocole, il avait exigé que le président et le premier ministre se déplacent chez l’ambassadeur américain pour écouter ses diktats.”

Après avoir abordé des sujets convenus tels que la paix, la sécurité mondiale et les menaces écologiques, Leblanc est entré dans “le vif du sujet”, selon Célestin, en plaidant pour la prochaine mission militaire de l’ONU en Haïti. “Il accomplissait ainsi sa principale tâche,” ironise Célestin, suggérant que Leblanc se contentait de suivre un script préétabli.

Célestin critique également Leblanc pour avoir ignoré les conséquences néfastes de la précédente mission onusienne en Haïti, la MINUSTAH, qui a laissé de profondes cicatrices dans le pays. “La MINUSTAH a été accusée d’abus sexuels sur des mineurs, elle a introduit le choléra, et a collaboré avec les gangs. Il est criminel de souhaiter leur retour en Haïti,” s’indigne-t-il. Pour lui, les États-Unis ne sont pas sincères dans leur désir de restaurer la paix en Haïti : “Les États-Unis n’ont aucun intérêt à éradiquer ces gangs qu’ils ont eux-mêmes fédérés, et qui garantissent l’insécurité et l’instabilité dans le pays.”

Hugues Célestin exprime son indignation face à ce qu’il perçoit comme une soumission totale de Leblanc à la communauté internationale. “Au lieu de dénoncer la politique de cette communauté internationale en Haïti, Edgard Leblanc a choisi de la remercier pour ses crimes passés et futurs,” souligne-t-il. Selon lui, Leblanc aurait dû s’opposer fermement à cette ingérence étrangère au lieu de la soutenir.

Cependant, Célestin reconnaît que certains ont salué une partie du discours de Leblanc. “À lire les commentaires, il semble que le public n’ait retenu qu’une chose de ce discours : Edgard Leblanc, dans la lignée de Delorme, Firmin et Janvier, aurait timidement évoqué la restitution de la dette de l’indépendance payée à la France. Rien de plus.” Mais, selon Célestin, cette mention était bien trop faible pour compenser le reste du discours. “Puisque, depuis quelque temps, nos attentes envers nos dirigeants se sont réduites à si peu, il n’y a plus qu’à applaudir le strict minimum,” lance-t-il avec amertume.

Malgré cette situation, Hugues Célestin croit encore au réveil de la fierté haïtienne. “Il n’est jamais trop tard pour que la fierté haïtienne se réveille même si elle semble étouffée par l’influence étrangère,” conclut-il, appelant à un sursaut collectif pour repousser toute forme de domination imposée et construire un avenir digne des sacrifices des héros de 1804.