MIAMI, vendredi 13 septembre 2024– La Rédaction du Réseau Haïtien de l’Information (RHINEWS) présente un résumé de plusieurs articles parus dans la presse américaine sur les propos racistes et haitianophobes tenus par l’ancien président Donald Trump et le candidat à la vice-présidence JD Vance. Lors d’un récent débat, Trump a affirmé que des immigrants haïtiens en provenance de Springfield, Ohio, consommaient des animaux domestiques, notamment des chiens et des chats. Ces propos, relayés par plusieurs médias américains, dont des quotidiens de Floride, d’Illinois et de New York, ont suscité une vive indignation et de nombreuses réactions au sein de la communauté haïtienne-américaine.
Selon ces médias, Trump a déclaré que des personnes venues de l’extérieur mangeaient les animaux de compagnie des résidents locaux, une accusation rapidement démentie par les autorités locales de Springfield, qui ont affirmé qu’il n’existait aucune preuve crédible pour étayer de telles allégations. Cette rhétorique a réveillé un stéréotype bien connu parmi les Haïtiens d’Amérique, notamment en Floride, où ce genre d’accusations infondées a longtemps circulé, comme l’a rappelé la députée de l’État, Marie Woodson. Elle a raconté qu’un élève de son école avait déjà été victime de moqueries similaires dans les années 1980, en raison de son origine haïtienne.
Rulx Jean-Bart, un leader de la communauté haïtienne, a exprimé son indignation face à ce discours. Plusieurs médias rapportent ses déclarations, dans lesquelles il critique la gravité de tels propos venant d’un ancien président. Jean-Bart, tout comme d’autres membres de la communauté haïtienne, réfute catégoriquement ces accusations de consommation d’animaux domestiques, les qualifiant de « honteuses ». Les médias américains ont également rapporté les réactions des résidents de Little Haiti, à Miami, où de nombreux Haïtiens-Américains ont discuté des propos de Trump. Charlemagne Sands, cité par plusieurs sources, a souligné que ce genre de déclarations de Trump avait pour objectif de diviser la société. D’autres, comme Jorry Present, ont décrit ces accusations comme dénuées de toute logique et basées sur des préjugés.
L’impact de ces propos a été particulièrement ressenti à Long Island, où un rassemblement a eu lieu en réaction aux propos de Trump et Vance. Plusieurs leaders communautaires, dont des membres du législatif du comté de Nassau, ont dénoncé cette stigmatisation. Selon les médias, ils ont qualifié ces accusations de racistes et dangereuses, soulignant qu’elles alimentent la peur et renforcent les stéréotypes négatifs à l’encontre des immigrants haïtiens, venus aux États-Unis pour fuir la violence dans leur pays d’origine.
La styliste Melissa Chataigne, une Haïtienne-Américaine de première génération, a également fait écho à ce sentiment de frustration. Plusieurs médias ont repris son témoignage, dans lequel elle exprime son choc et sa douleur face à ces propos, tout en pointant du doigt la récurrence de cette victimisation des Haïtiens dans le discours politique américain. Son témoignage, ainsi que ceux d’autres Haïtiens-Américains, montre une lassitude généralisée face à ces attaques récurrentes. « C’est assez », dit-elle, reprenant un sentiment partagé par beaucoup dans la communauté.
Bien que les autorités locales de Springfield et de l’Ohio aient démenti les allégations de consommation d’animaux domestiques, les propos tenus par Trump et soutenus par Vance ont une fois de plus mis en lumière les préjugés et la désinformation ciblant les Haïtiens. Les membres de la communauté haïtienne, soutenus par leurs alliés, continuent de lutter contre ces stéréotypes nuisibles, affirmant qu’ils en ont assez d’être la cible de discours de haine et de division.
Le Réseau Haïtien de l’Information (RHINEWS) poursuit son résumé des différents articles parus sur les propos racistes et haitianophobes de Trump et de JD Vance. Ces déclarations, relayées par plusieurs médias américains, ont suscité un tollé dans la communauté haïtienne qui dénonce la désinformation. « Ce que les enfants vont subir, les moqueries, l’intimidation à l’école », a déclaré une personne interrogée lors d’un rassemblement à West Hempstead, montrant l’inquiétude grandissante face aux conséquences de ces propos sur la jeune génération haïtienne-américaine.
Joseph Varon, un habitant de West Hempstead, a également exprimé son mécontentement, déclarant : « Nous n’accepterons pas cela d’un ancien président qui n’a fait aucune recherche et qui ment constamment. » Ces propos sont soutenus par des personnalités locales comme Solages, qui a lancé un défi à Trump en affirmant : « Montrez-nous la preuve, car il n’y en a pas. » Les personnes réunies lors de cet événement ont annoncé leur intention de manifester de nouveau lors d’un rassemblement de campagne de Trump prévu la semaine prochaine à Uniondale. Elles appellent également les élus à dénoncer la propagation de fausses informations qui attisent la division et la haine.
La réaction n’a pas été limitée à New York. À Chicago, les Haïtiens-Américains, dont le procureur général de l’Illinois, Kwame Raoul, ont également exprimé leur indignation. Fils d’immigrés haïtiens, Raoul a qualifié les accusations de Trump de « super-audacieuses et terrifiantes ». Il a dénoncé ces propos comme un outil de manipulation basé sur la peur, mettant en avant la gravité des conséquences pour la communauté haïtienne aux États-Unis, déjà traumatisée par la situation difficile en Haïti, où la violence des gangs a contraint plus de 578 000 personnes à fuir leurs foyers depuis 2021.
Raoul a souligné qu’en plus de l’instabilité en Haïti, ces déclarations irresponsables alimentent un climat de haine envers les immigrants haïtiens. « Cela mène à la haine contre des personnes qui ont déjà été traumatisées », a-t-il déclaré, rappelant que les Haïtiens-Américains contribuent largement à la société américaine, mais sont constamment stigmatisés par des propos de ce genre.
Des figures communautaires comme Aline Lauture, membre du conseil d’administration de la DuSable Heritage Association, ont aussi partagé leur colère face à cette campagne de désinformation. Lauture, qui a grandi en Haïti avant de déménager aux États-Unis à l’âge de 15 ans, a décrit l’impact des fausses accusations de Trump comme un « coup de poing dans le ventre ». Elle a critiqué l’absence de vérification des faits par l’ancien président, ajoutant que ces allégations alimentent des stéréotypes nuisibles et déshumanisants.
Selon plusieurs médias, cette amplification de fausses rumeurs par Trump n’est pas un fait isolé. Des précédents remontent à 2015, lors de sa première campagne présidentielle, où il avait déjà stigmatisé les immigrants mexicains en les qualifiant de « criminels » et de « violeurs ». Marleen Julien, une Haïtienne-Américaine vivant aux États-Unis depuis 35 ans, a également dénoncé cette rhétorique, la qualifiant d’attaque contre les immigrants haïtiens légaux, dans le but de les dépeindre sous un jour négatif.
Julien a exprimé son inquiétude pour ses enfants, rappelant les années 1980, lorsque des enfants haïtiens étaient moqués à l’école, notamment avec l’accusation qu’ils étaient porteurs du VIH. Elle craint que ce type de discours ne conduise à une répétition de ce type de discrimination pour la nouvelle génération.
Les récentes allégations sur les réseaux sociaux concernant des migrants haïtiens auraient pris une tournure inquiétante avec des affirmations non vérifiées, relayées lors d’une réunion publique le 27 août. Un habitant de Springfield, Anthony Harris, se décrivant comme un influenceur sur les réseaux sociaux, a évoqué des immigrants capturant des canards dans les parcs pour les consommer. Harris n’a fourni aucune preuve pour étayer ses propos. Ces affirmations, bien que non confirmées, ont rapidement circulé sur Facebook, où un utilisateur a partagé une histoire de “l’ami de la fille d’un voisin” dont le chat aurait été tué pour être mangé. Bien qu’aucune preuve tangible n’ait été apportée pour corroborer ces faits, la publication a fait le tour des réseaux sociaux.
Des figures influentes telles qu’Elon Musk, Ted Cruz, Charlie Kirk et Jack Posobiec ont amplifié ces rumeurs, contribuant à leur diffusion. Elon Musk a même partagé une image générée par intelligence artificielle représentant un chaton et un caneton avec la légende “Save them!”. Les mentions de ces allégations sur X ont explosé à partir du 6 septembre, atteignant un pic le 9 septembre lorsque JD Vance, candidat républicain à la vice-présidence, a repris ces récits sur les réseaux sociaux, affirmant que des habitants de Springfield avaient signalé que leurs animaux de compagnie avaient été “enlevés et mangés par des migrants haïtiens”.
Ces affirmations ont été reprises par Donald Trump lors d’un débat présidentiel, où il a déclaré que des migrants haïtiens de Springfield mangeaient des chiens et des chats, une déclaration qui a immédiatement questionné la véracité de cette allégation. Trump n’a pas présenté de preuve, mais sa déclaration a provoqué une forte indignation, notamment au sein de la communauté haïtienne-américaine.