NEW-YORK, mercredi 2 octobre 2024– Le Conseil de sécurité des Nations Unies a élargi sa liste de sanctions en y ajoutant deux figures clés de la scène criminelle haïtienne : Prophane Victor, ancien député de la 50eme législature , et Luckson Elan, chef du gang Gran Grif, opérant dans le département de l’Artibonite. Ces sanctions s’inscrivent dans le cadre de la résolution 2653 (2022) et visent à endiguer le trafic d’armes et la violence qui minent le pays. Ces deux hommes sont accusés d’avoir joué un rôle central dans la déstabilisation d’Haïti à travers des activités illégales visant à renforcer leur influence et à servir leurs intérêts personnels.
Prophane Victor, en particulier, est accusé d’avoir exploité sa position politique pour soutenir des activités de trafic d’armes et utiliser la violence dans le but de garantir des gains politiques. Bien que son passé parlementaire ne soit pas détaillé dans les documents des Nations Unies, il est décrit comme un acteur majeur dans la perpétuation de l’insécurité en Haïti. Il n’est pas nouveau sur la scène des sanctions internationales : les États-Unis l’avaient déjà inscrit sur leur liste de sanctions pour des accusations similaires de trafic d’armes et d’implication dans des violences, une mesure qui visait à bloquer ses avoirs et à restreindre ses mouvements financiers.
De son côté, Luckson Elan, né le 6 janvier 1988 et leader du gang Gran Grif, a également été sanctionné par les États-Unis pour son rôle dans la violence organisée et le trafic d’armes en Haïti. Il est responsable de semer la terreur dans certaines des communautés les plus pauvres du pays, renforçant ainsi son contrôle sur des territoires à travers la violence et l’intimidation. Comme Victor, Elan avait déjà fait l’objet de sanctions américaines, ces dernières cherchant à freiner ses activités criminelles et à affaiblir son réseau.
Le rappel des sanctions américaines à l’encontre de Prophane Victor et Luckson Elan montre la persistance de ces individus dans le maintien de leurs activités criminelles, malgré les efforts internationaux pour les neutraliser. L’ajout de leurs noms à la liste des sanctions des Nations Unies marque une nouvelle étape dans la lutte contre la violence qui gangrène Haïti, mais cela montre également à quel point les gangs et certains acteurs politiques corrompus continuent d’exercer une influence néfaste sur la stabilité du pays.
Dans le cadre de cette lutte contre l’impunité, plusieurs autres figures haïtiennes ont également été ciblées par des sanctions, notamment des chefs de gangs notoires tels que Jimmy Cherizier, alias « Barbecue », ainsi que des entrepreneurs liés au financement des activités criminelles. Ces sanctions visent à asphyxier les ressources financières des réseaux criminels et à restreindre leurs mouvements internationaux.
Malgré ces sanctions, la situation en Haïti demeure critique, les violences des gangs et la faiblesse des institutions étatiques continuant de plonger le pays dans une crise sécuritaire et humanitaire sans précédent. L’ajout de Prophane Victor et Luckson Elan à la liste des sanctions de l’ONU reflète une intensification des pressions internationales, mais la voie vers une véritable stabilisation du pays nécessite encore des mesures plus robustes, une coopération internationale renforcée et volonté politique des autorités haïtiennes pour endiguer l’insécurité criminelle.