PORT-AU-PRINCE, dimanche 11 décembre 2022– Le centre d’analyse et de recherches et en droits de l’homme (CARDH) a informé ce week-end que mille cent-quatre-vingt-douze (1192) décès dus à l’insécurité criminelle ont déjà été recensés de janvier à novembre 2022 en Haïti.
Selon l’organisation, environ 70% de ces décès concernent la zone métropolitaine de Port-au-Prince.
Elle a souligné que depuis novembre 2018, une série de tueries s’est produite dans les zones défavorisées, dont La Saline, Cité Soleil, Martissant, Bel-Air, Croix-des-Bouquets, Source Matelas entre autres
Lors d’une intervention devant le Sous-comité des droits fondamentaux de la personne du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international de la Chambre des communes du Canada sur la situation des droits humains en Haïti, le CARDH affirmé avoir comptabilisé 755 enlèvements de janvier à septembre 2022 dont 57 étrangers.
‘‘La plupart des victimes sont torturées. Des femmes font l’objet de viols collectifs et d’autres traitements inhumains et dégradants’’, a fait remarquer l’organisation.
Selon le CARDH, 60% du territoire haïtien est sous l’emprise des gangs qui s’organisent officiellement en deux grandes fédérations : G9 an fanmi e alye (G9 en famille et alliés) et G-PEP.
‘‘Il y a environ 200 groupes armées qui opèrent sur le territoire dont la majorité sont dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. On pourrait se demander si l’on ne se dirige pas vers un proto-État, comme Daech ou l’État islamique (EI) en Syrie’’, déclare le CARDH.
« La prise en otage du terminal pétrolier de Varreux par le groupe G9 pendant près de deux mois provoquant une crise humanitaire et le dysfonctionnement quasi total du pays l‘illustre clairement », a affirmé l’organisation.