Préparatifs des États-Unis pour le déploiement d’une force multinationale en Haïti : les détails des contrats du Pentagone…

Symbole du Pentagon...

WASHINGTON, mardi 4 juin 2024– Les préparatifs pour le déploiement d’une force de sécurité multinationale en Haïti s’intensifient, et les opportunités contractuelles fédérales du Département de la Défense des États-Unis révèlent l’implication minutieuse des États-Unis dans cette mission. L’objectif principal de la mission de soutien à la sécurité multinationale (MSS) est d’aider la police locale à combattre les gangs qui dominent actuellement Port-au-Prince, la capitale haïtienne. Dirigée par le Kenya, la mission est attendue dans les prochaines semaines.

Les États-Unis jouent un rôle crucial dans cette mission en fournissant des centaines de millions de dollars en financement et en ressources, bien qu’ils aient exclu l’envoi de troupes au sol. Des opportunités contractuelles récentes, publiées sur le site web de la General Services Administration, illustrent l’implication des États-Unis dans l’équipement de la force multinationale, allant de la sécurité pour leur base en construction à des articles de toilette et à l’internet.

Le 21 mai, le Département de la Défense a publié un contrat pour des fournisseurs de services internet commerciaux capables de soutenir environ 1 400 utilisateurs en Haïti. Le même jour, des opportunités ont été publiées pour des fournisseurs de divers articles tels que des shampoings, des brosses à dents, des lotions et de la literie pour 1 300 personnes. De plus, un contrat de 30 millions de dollars a été attribué à GardaWorld Federal Services LLC pour des services de sécurité privée pour les préparatifs de la base de mission.

GardaWorld, une entreprise canadienne spécialisée dans les services logistiques, médicaux et de sécurité, a été engagée pour fournir ces services sur le site d’hébergement. L’entreprise est déjà impliquée dans la protection des installations diplomatiques américaines en Afghanistan.

La violence des gangs en Haïti a gravement perturbé l’accès des civils à la nourriture, à l’eau et au carburant. Des groupes armés contrôlent de larges zones de Port-au-Prince, forçant même la fermeture de l’aéroport international pendant près de trois mois. La base MSS sera située près de l’aéroport international Toussaint Louverture. Des images satellites capturées le 20 mai montrent une construction significative près de l’aéroport depuis la mi-mai, avec au moins cinq nouvelles structures et des terrains récemment défrichés.

Le président Joe Biden a annoncé un financement de 300 millions de dollars pour la mission, ainsi que 60 millions de dollars supplémentaires pour l’équipement. Biden a précisé que les États-Unis fourniront des services logistiques, des renseignements et de l’équipement, mais n’enverront pas de troupes au sol, pour éviter toute perception de domination américaine.

La mission sera dirigée par un commissaire de police kenyan et un lieutenant de police jamaïcain, avec d’autres postes clés occupés par du personnel kenyan. La mission comprendra également du personnel de la Bahamas, du Bangladesh, de la Barbade, du Belize, du Bénin, du Tchad et de la Jamaïque. Le déploiement initial, prévu pour le 23 mai, a été retardé en raison d’évaluations des équipements sur place par une délégation kenyane, notamment la disponibilité d’hélicoptères pour les évacuations médicales.

La mission MSS, autorisée par le Conseil de sécurité des Nations Unies, vise à aider la Police nationale haïtienne à lutter contre la violence des gangs et à stabiliser le pays. Bien que des retards et des défis logistiques persistent, les préparatifs avancent avec une forte implication des États-Unis, démontrée par les contrats détaillés et le soutien logistique fourni.

 

 

Cet article de Sahar Akbarzai et  Avery Schmitz a été publié initialement en Anglais sur  :https://www.cnn.com/2024/06/03/americas/haiti-mss-pentagon-contracts-intl-latam/index.html