GONAIVES, vendredi 16 septembre 2022– Les manifestations anti-gouvernementales et l’augmentation des prix du carburant sur le marché local et les scènes de pillage se sont poursuivies vendredi dans plusieurs villes du pays.
Le mouvement prend de plus en plus des allures d’émeute de la faim et de déchouquage (dessouchage) puisque les pillards s’intéressent particulièrement à des entrepôts de nourriture, des supermarchés, mais pas seulement, puisqu’ils s’attaquent également à des établissement scolaires et universitaires, des entreprises de matériaux de construction, des hôtels entre autres.
Aux Gonaïves, les protestataires ont dénoncé la décision du gouvernement d’augmenter les prix des produits pétroliers qui, ont-ils déclaré, vont entraîner l’augmentation de manière vertigineuse les prix des produits de consommation courante déjà trop élevés.
« En prenant une telle décision Ariel Henry et sa coalition au pouvoir veulent nous appauvrir et nous affamer davantage. C’est pourquoi, nous avons décrété le déchouquage général et nous allons prendre tout ce dont nous avons besoin et Ariel Henry devra payer », ont déclaré certains manifestants très remontés contre l’équipe au pouvoir.
Au deuxième jour de leur mouvement de déchouquage général, ils ont pillé plusieurs écoles de la ville, dont l’école immaculée conception (ICG), l’université publique des Gonaïves et autres entreprise commerciales.
Ils ont emporté des sacs de riz, de pois, du matériel de bureau et du mobilier scolaire etc.
Dans le cadre de la protestation contre la hausse des prix du carburant, la cherté de la vie, l’insécurité entre autres, des scènes de pillage se sont déroulées également à Saint-Marc.
Les manifestants ont saccagé les bureaux de l’ONA, de la Digicel, de la Natcom, de Valerio Canez et de l’APN etc.
L’intervention de la police qui a fait usage du gaz lacrymogène n’a pas permis de contenir la foule qui a continué à opérer durant toute la journée. Ils ont promis de maintenir ce mouvement jusqu’à ce que Ariel Henry et son gouvernement démissionnent.
A Port-au-Prince, des nouvelles scènes de pillage ont été enregistrées également. Au moins un hôtel a été incendié.
Avec plus de 45% de sa population vivant en situation d’insécurité alimentaire, Haïti fait partie des pays les plus affamés du monde.
L’insécurité alimentaire continue de s’aggraver dangereusement en Haïti où près de 5 millions de personnes ne mangent pas à leur faim.
L’inflation, le chômage s’accélèrent également dans un contexte où des gangs armés imposent leur loi, sèment la terreur impunément, massacrent, violent et pillent comme bon leur semble.
Parallèlement la production agricole nationale continue de chuter, le pays importe des biens et services pour près de 5 milliards de dollars américains par an contre moins d’un milliard de dollars d’exportation.