PORT-AU-PRINCE, lundi 20 juin 2022– Les représentants du protocole pour une entente nationale (PEN) projettent de manifester dimanche aux Cayes (Sud) pour dénoncer l’insécurité, l’inaction des autorités et la mauvaise gouvernance qui, disent-ils, caractérisent le fonctionnement du pouvoir en place.

Après les Gonaïves et Hinche où nous avons mobilisés des milliers de personnes, nous allons cette fois aux Cayes pour exiger le déblocage du grand Sud, coupé du reste du pays depuis plus d’un an en raison des gangs criminels qui opèrent en toute impunité à Martissant, banlieue sud de la capitale », a déclaré Youri Latortue.

Selon Latortue, il anormal que la population continue d’être prise en otage par des gangsters qui ne s’inquiètent de rien alors qu’il y a un gouvernement qui ne fait qu’afficher son indifférence et son mépris vis-à-vis de la misère et la souffrance de la population.

« Port-au-Prince est assiégé par les gangs qui ont le champ libre pour opérer. La police est sous-équipée et le gouvernement ne décidé pas de lui offrir les moyens adéquats pour s’acquitter de sa tâche », a déclaré Latortue, invitant la population se mobiliser massivement à travers le pays pour pousser les autorités à assumer leurs responsabilités ou à se retirer si elles ne sont pas en mesure d’assurer la sécurité des citoyens.

« Nous ne pouvons pas laisser périr le grand Sud, a-t-il poursuivi. Pour qu’il ne périsse pas ainsi que l’ensemble du pays, les citoyens doivent se soulever et dire non à ce qui est en train de se passer en Haïti où toutes les institutions républicaines sont à terre, l’Etat s’est effondré et que ce sont les gangs armés qui font la loi », a soutenu le dirigeant politique.

Il a informé qu’après les Cayes, les représentants du PEN iront au Cap-Haïtien et à Port-au-Prince pour signifier leur refus d’accepter que le gangstérisme s’installe définitivement dans le décor social haïtien.

Pour sa part, s’exprimant lors d’une conférence conjointe, Antoine Rodon Bien-Aimé s’est félicité de la participation populaire à la dernière manifestation anti-gouvernementale organisée à Hinche, en dépit, a-t-il dit, d’une campagne de dénigrement orchestrée contre l’opposition sur les réseaux sociaux et dans les médias traditionnels.