Port-au-Prince, dimanche 19 décembre 2021- L’année 2021 a été particulièrement difficile pour l’institution policière chargée d’assurer la sécurité des vies et des biens, qui a enregistré de nombreuses victimes dans ses rangs.
De janvier à 11 octobre 2021, au moins 31 policiers ont été assassinés, selon un rapport du centre d’analyse et de recherche en droit de l’homme (CARDH).
Le CARDH rappelle que dix policiers ont été assassinés en 2018, 37 en 2019 et 26 en 2020. Ces chiffres non exhaustifs montrent à quel point les policiers sont exposés à l’insécurité et à la violence criminelle généralisées auxquelles le pays est confronté.
A part des policiers qui ont été tués et kidnappés, des installations policières ont subi des attaques de gangs armées aussi.
Dans la soirée du 5 au 6 juin, souligne le rapport du CARDH, les commissariats et postes de police de Drouillard, de Duvivier, de la Station des Gonaïves, de Cité Soleil et Portail Saint-Joseph ont été pris d’assaut par des gangs armés.
Récemment, le gang de Gran Ravin a mis le feu au commissariat de Matissant et y a hissé le drapeau américain. Ils décident de la vie et de la mort des citoyens, rapporte l’organisation des droits de l’homme.
L’institution policière souffre aussi d’un problème d’effectif et de budget qui entrave son bon fonctionnement et son efficacité dans l’accomplissement de sa tâche.
‘‘Environ quatorze milles policiers, mal logés, mal payés, moralement faibles, non équipés (même pas un hélico !), pour près de 11 millions d’habitants, auxquels il est demandé des résultats face à une criminalité politiquement et économiquement bien « institutionnalisée », est une absurdité, selon le CARDH.
L’organisations estime que l’impuissance de la police face à l’extension et l’hégémonie des gangs confirme qu’elle est une force au rabais.