SAINT-DOMINGUE, mercredi 26 juillet 2023- Des organisations sociales, des coalitions antiracistes et de défense des droits de l’homme, ‘‘condamnent la politique migratoire actuelle menée par le gouvernement dominicain, qui viole la Constitution, la loi sur la migration, les conventions internationales sur la migration et le protocole binational des mécanismes de rapatriement.’’

Selon Movimiento Reconocido, Comunidad de Haitianos/ Organizados en República Dominicana  et Colectivo Haitianos entre autres, ‘‘ les autorités actuelles de l’immigration continuent de cibler les secteurs les plus vulnérables de la société, et notamment contre les personnes d’origine haïtienne, ou les personnes de teint noir en général, en pratiquant des détentions arbitraires, notamment des femmes enceintes, des mères allaitantes, des mineurs et des personnes âgées.’’

Elles soulignent que ‘‘les vidéos et photos qui circulent sur les réseaux sociaux et la presse nationale montrent qu’il existe en pratique un état d’exception concernant les droits de la communauté immigrée haïtienne, des dominicains d’origine haïtienne, et de tous les Noirs qui sont des agents migratoires, policiers et militaires s’identifient comme Haïtiens.’’

Selon les organisations, « Qu’ils aient ou non leurs papiers d’immigration en règle, des centaines de personnes sont détenues sans droit à une défense légale dans le centre de détention de Haina, qui ne dispose pas des conditions sanitaires minimales pour héberger des êtres humains et qui est devenu l’un des plus grands centres de corruption du pays ».

Selon elles, ‘‘cette politique discriminatoire est basée sur une propagande qui n’est pas étayée par des données et des informations réelles, uniquement pour attaquer les femmes enceintes, au travail ou allaitantes, dans et autour des hôpitaux publics et autres centres de santé, comme dans le cas de la polyclinique de Higüey, où, dans une action flagrante et violant ouvertement les droits constitutionnels et les lois nationales dominicaines, la recherche et la chasse aux femmes en salle de consultation prénatale.

‘‘Cette situation indique que nous avançons dans une sorte d’apartheid, puisque le modus operandi touche toutes les populations noires, pauvres ou vulnérables’’, déclarent-elles.

« Des pratiques honteuses se poursuivent, que nous avons déjà dénoncées devant le Bureau du Procureur général, consistant à s’introduire dans les propriétés privées et les domiciles de toute personne présumee être d’origine haïtienne sans mandat, à casser des serrures, des portes, à recourir à l’extorsion et à voler des biens tels que téléphones portables, argent, motos et autres types d’objets personnels », dénoncent les organisations.

Selon elles, ‘‘Dans un état de droit et une société démocratique, de telles actions ne peuvent être autorisées, car elles lacèrent la base de toute norme ou instrument juridique. On se demande s’il existe une ordonnance extrajudiciaire qui accorde ces supra-pouvoirs à ces agents pour effectuer des perquisitions sans mandat, ni condamnation prononcée par les tribunaux de la République.’’

‘‘Les mauvais traitements et les violations des autorités de l’immigration dans le centre de détention de Haina doivent être répudiés et interrompus, car il n’y a pas la moindre garantie légale ni les conditions de santé et d’hygiène’’, déplorent-elles.

‘‘Où et quand la procédure régulière mentionnée dans la loi générale sur la migration et son règlement d’application peut-elle être appliquée, se demandent les organisations, soulignant qu’une personne placée en détention pour une infraction administrative présumée est encore plus maltraitée qu’une personne accusée d’avoir commis des crimes, des homicides ou des actes de corruption, car elle n’est même pas autorisée à recevoir visite d’un avocat qui la représente en tant que client.’’

Elles insistent sur la nécessité que les autorités de l’immigration respectent la légalité dans l’application de la politique d’immigration, les autorités doivent s’abstenir de discours de haine et de stigmatisation à l’encontre de la population ouvrière, étudiante et professionnelle haïtienne, et mettre fin aux déportations massives, car elles reconnaissent dans toutes les instances internationales qu’Haïti traverse une situation de crise grave, et qu’ils doivent s’abstenir de pratiques racistes et préjudiciables à la dignité humaine.’’

Les organisations appellent à l’arrêt des déportations massives et aux violations des droits de l’homme et à une procédure régulière. Elles exigent la fin des pratiques discriminatoires et racistes, car la société dominicaine ne doit pas permettre l’apartheid en son sein.’’

Voici la liste des organisations :

UnidadContraElRacismoRD

Organizaciones signatarias:

Movimiento Reconocido

Comunidad de Haitianos/as Organizados/as en República Dominicana (Colectivo #Haitianos-RD).

Movimiento Socio-Cultural para los Trabajadores Haitianos (MOSCTHA)

Movimiento de Mujeres Domínico-Haitianas (MUDHA)

Movimiento Socialista de Trabajadores y Trabajadoras (MST)

Junta de Prietas

Foro Feminista Magaly Pineda

Comité de Unidad para los Derechos de las Mujeres (CUDEM)

Comité Dominicano de los Derechos Humanos (CDH)

Comisión Nacional de los Derechos Humanos (CNDH-RD)

Fundación Derecho Vigentes (FDV)

Fundación Étnica Integral (FEI)

Liga Haitiana Internacional (LIHAITI)

Mesa Nacional para las Migraciones de República Dominicana (MENAMIRD)

Fundación Zile

Centro de Observación Migratoria y el Desarrollo Social en el Caribe (OBMICA)

Observatorio de Derechos Humanos para Gurpos Vulnerabilizados

Centro de Orientación e Investigación Integral (COIN)

Comité de Latinoamérica y el Caribe para la Defensa de los Derechos de la Mujer República Dominicana- CLADEM RD

Conexión Intercultural por el Bienestar y la Autonomía La Ceiba

Fundación Códigon Humano

Red de Encuentro Dominico-Haitiano Jacques Viau