Plus d’une trentaine de policiers tués en 2020 : Policiers syndiqués et défenseurs des droits humains inquiets…

Policiers /image d'illustration

Port-au-Prince, 15 décembre 2020- La violence et l’insécurité généralisée qui s’abattent sur le pays n’épargnent pas l’institution policière. Elles font des victimes tant au niveau de la population civile que parmi les forces de l’ordre.

Du 1e janvier à nos jours, ce sont trente-quatre (34) policiers, au moins, qui ont été tués. Ils ne sont pas morts au combat lors d’opération policière.  Victimes d’insécurité, ils ont été abattus comme le commun des mortels dans les rues, chez eux etc.

Le nombre de policiers tués en 2020 a chuté en par rapport à 2019 où au moins quarante-six (46) agents de l’ordre avaient trouvé la mort de manière violente.

Malgré cette baisse du nombre de tués dans les rangs de la police, le syndicat de la police nationale d’Haïti (SPNH-17) se dit profondément préoccupé par cette situation où ceux qui sont chargés d’assurer la sécurité de la population ne sont, eux-mêmes, pas en sécurité.

Le porte-parole du SPNH-17, Abelson Gros-Nègre attribue cette situation au manque d’encadrement des agents de la PNH qui travaillent dans des conditions difficiles alors qu’ils ne bénéficient d’aucune protection sociale.

Selon lui, les policiers doivent affronter des bandes criminelles mieux équipées qu’eux et jouissant d’impunité et de protection au plus haut niveau de l’Etat.

‘’Chaque fois que les policiers démantèlent des gangs armés et que quelques temps après, les criminels se trouvent en liberté, il faut s’attendre a ce qu’ils s’attaquent aux agents de l’ordre. Cependant, déplore-t-il, rien n’a été fait pour renforcer la capacité de la PNH pour contrer l’action des bandits.’’

Pour sa part, le directeur exécutif du RNDDH, Pierre Espérance, estime que l’insécurité qui frappe les policiers est une source de grande préoccupation et traduit le niveau de danger auquel l’ensemble de la société est exposée.

Si les policiers chargés d’assurer la sécurité des vies et des biens des citoyens, sont eux-mêmes menaces dans l’accomplissement de leur tâche à quoi les citoyens doivent-ils s’attendre, s’interroge M. Espérance ?’’

Il impute la responsabilité ce qui arrive aux policiers au choix politique fait par autorités actuelles de renforcer les gangs armés qui terrorisent les citoyens au détriment de l’institution policière. M. Espérance souligne que l’escadron de la mort dénommée ‘’G-9 en fanmi e Alye’’ allié du pouvoir, dirigé par le redoutable Jimmy ‘’Barbecue’’ Cherizier, compte, en son sein pas moins de cinquante policiers en activité.

‘’L’inspection générale de la PNH est au courant de cette situation mais n’a jamais pris aucune sanction contre ces policiers, déplore Pierre Espérance qui note une certaine complicité entre les plus hautes autorités et les bandes criminelles qui endeuillent la population.’’