Plus d’une centaine de présumés membres de l’organisation terroriste “Viv Ansanm” tués à Port-au-Prince, Delmas et Pétion-Ville, selon le RNDDH…

PH

PORT-AU-PRINCE, vendredi 22 novembre 2024 – Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) a révélé dans un rapport partiel que plus de 90 présumés membres de l’organisation terroriste “Viv Ansanm” ont été tués lors d’affrontements violents survenus les 17, 18 et 19 novembre 2024 dans plusieurs zones de la région métropolitaine, notamment Port-au-Prince, Delmas et Pétion-Ville. Ces événements marquent une escalade majeure dans le conflit opposant les forces de l’ordre, appuyées par des melbres de la population, aux gangs cherchant à renforcer leur contrôle territorial.

Selon le RNDDH, ces affrontements, particulièrement meurtriers, seraient liés à une tentative coordonnée de “Viv Ansanm”, dirigée par Jimmy Chérizier, alias Barbecue, pour s’emparer de zones stratégiques telles que Pétion-Ville.

Le document souligne que dès l’aube du 19 novembre, des groupes armés, circulant en camionnettes et en minibus, ont investi des quartiers sensibles de la capitale et des communes environnantes. Leur progression a été stoppée par les forces de sécurité dans des lieux clés comme Poste-Marchand, Bourdon, Canapé-Vert, et sur la Rue Panaméricaine à Pétion-Ville.

Le bilan provisoire établi par le RNDDH rapporte que 90 individus ont été tués le 19 novembre seulement. Ce chiffre s’ajoute aux 12 morts recensés les 17 et 18 novembre, ainsi qu’à 6 décès signalés le 21 novembre, portant à 108 le nombre total de victimes sur cette période. Parmi les zones les plus touchées, Canapé-Vert a enregistré 25 morts, Pétion-Ville 15, et Nazon 11, tandis que des décès ont également été signalés à Delmas 60, Delmas 19, Delmas 48, et d’autres points sensibles.

Le rapport souligne également l’implication de citoyens armés, notamment à Pétion-Ville, où ces derniers auraient abattu plusieurs membres présumés de “Viv Ansanm”. Cette participation civile, bien que présentée comme une réponse à la violence des gangs, soulève des inquiétudes sur les limites de la légitime défense et les risques d’abus ou d’exécutions sommaires.

À Delmas 60, par exemple, dans les locaux de l’École CPJF, six individus armés ont été tués. Sur la Rue Panaméricaine, 15 membres présumés de gangs ont été abattus par des civils. Des incidents similaires ont été rapportés à Morne-Hercule, Diègue, et Bourdon, ainsi qu’à Delmas 19 et Delmas 48.

Le RNDDH qualifie les victimes de “membres de gangs” impliqués dans une tentative d’étendre leur emprise territoriale, mais le rapport ne fournit pas de détails précis sur les identités des personnes tuées ou sur les circonstances exactes des confrontations. Ces lacunes suscitent des interrogations quant à la neutralité des informations communiquées et à la transparence des opérations.

Les affrontements s’inscrivent dans un contexte d’insécurité grandissante où l’État haïtien peine à assurer un contrôle effectif sur des territoires stratégiques. Cette incapacité a permis aux gangs armés d’étendre leurs activités, aggravant la situation pour les populations locales, déjà confrontées à des conditions de vie précaires.

Alors que le bilan officiel reste provisoire, le RNDDH met en garde contre une aggravation de la crise si des mesures efficaces ne sont pas prises pour rétablir l’ordre et protéger les citoyens. Les violences des 17, 18 et 19 novembre illustrent l’ampleur des défis sécuritaires en Haïti et appellent à une réponse concertée pour éviter une dérive encore plus meurtrière.