Plus de 50 000 personnes déplacées en raison de la violence terroriste en Haïti, alimentée par l’organisation Viv Ansanm, et ses conséquences sur tous les secteurs de la société…

PH

PORT-AU-PRINCE, lundi 2 décembre 2024 – Plus de 50 000 Haïtiens ont été contraints de fuir leurs foyers au cours des deux dernières semaines en raison de l’insécurité provoquée par les activités des groupes armés, en particulier celles de l’organisation terroriste Viv Ansanm. Ce déplacement massif s’ajoute à une crise humanitaire déjà catastrophique, alors que 5,4 millions de personnes – près de la moitié de la population – sont confrontées à une faim aiguë. Cette proportion figure parmi les plus élevées d’insécurité alimentaire par habitant dans le monde, selon le Programme alimentaire mondial (PAM).

Le PAM indique qu’un Haïtien sur deux souffre actuellement de faim aiguë, une situation alimentée par les violences incessantes, les déplacements forcés et l’effondrement de l’économie. Face à cette urgence, l’organisation humanitaire affirme intensifier ses opérations pour répondre aux besoins croissants. Cependant, les réponses humanitaires restent largement insuffisantes pour contenir une crise qui affecte tous les aspects de la vie quotidienne des Haïtiens.

L’emprise de Viv Ansanm et d’autres groupes armés sur plusieurs régions du pays a des répercussions profondes qui dépassent les déplacements et l’insécurité alimentaire. Ces violences systématiques perturbent les services publics essentiels, paralysent l’éducation et sévissent dans le domaine de la santé, aggravant une crise sociale et économique sans précédent.

.Les hôpitaux et cliniques situés dans les zones dominées par les groupes armés sont souvent contraints de fermer leurs portes, privant des millions de personnes de soins de base. L’absence de sécurité empêche les travailleurs de santé de se rendre dans leurs lieux de travail, tandis que les stocks de médicaments sont régulièrement pillés. Cette situation a entraîné une augmentation alarmante des décès évitables, comme celui du Dr Paul Roussel Casséus, qui a succombé faute d’accès à de l’oxygène dans un hôpital dépourvu de ressources.

Près de la moitié des écoles du pays ont fermé leurs portes cette année en raison de la violence, privant des centaines de milliers d’enfants de leur droit à l’éducation. Les enlèvements et attaques ciblant les enseignants et étudiants se multiplient, rendant les établissements scolaires impropres à l’apprentissage.

Cette interruption prolongée de l’enseignement risque de produire des conséquences dévastatrices à long terme pour le développement humain du pays.

L’insécurité et les violences terroristes ont paralysé les activités économiques dans plusieurs régions clés, y compris Port-au-Prince. Les entreprises ferment leurs portes, les marchés sont abandonnés, et les travailleurs ne peuvent plus se déplacer en toute sécurité. Le commerce informel, pilier de l’économie haïtienne, subit des pertes considérables à cause des taxes et extorsions imposées par les gangs.

La communauté internationale et les autorités locales sont confrontées à un défi de taille pour restaurer la sécurité et stabiliser la situation humanitaire en Haïti. Tandis que les agences humanitaires intensifient leurs efforts pour répondre à l’urgence alimentaire et soutenir les déplacés, une solution durable à la crise actuelle nécessite une réponse coordonnée qui traite à la fois les causes profondes et immédiates de cette violence endémique.

La souffrance des populations touchées par la terreur imposée par Viv Ansanm ne peut être ignorée. Le sort de milliers de familles déplacées et démunies, d’enfants non scolarisés et de travailleurs sans emploi témoigne de l’urgence d’agir pour enrayer cette spirale de violence qui menace l’avenir du pays.