PORT-AU-PRINCE, jeudi 28 juillet 2022– Le directeur exécutif du réseau national de défense des droits humains (RNDDH), Pierre Espérance se réjouit du fait que le dossier relatif aux armes et aux munitions saisies à Port-de-Paix ait été transféré rapidement au cabinet d’instruction.
Il estime que c’est un développement positif dans le cadre de cette affaire dont l’aboutissement de l’enquête pourrait permettre de mettre la main au collet de ceux qui se livrent au trafic d’armes et de munitions causant la mort des membres de la population par centaines et entretenant un climat permanent de terreur dans le pays.
Cependant, M. Espérance insiste pour que le juge en charge du traitement de ce dossier, donne commission rogatoire a la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) et au bureau des affaires financières et économiques (BAFE) afin d’approfondir l’enquête en cours.
Au moins deux personnes, l’ex-commissaire du gouvernement près le tribunal de première instance de Port-de-paix, Michelet Virgile et l’ancien membre de cabinet du ministre de la Justice et secrétaire général de la Fédération des Barreaux d’Haïti (FBH), Robinson Pierre-Louis, ont été arrêtés dans le cadre de cette affaire.
Le dossier a été confié, pour instruction, au magistrat Walter Voltaire qui enquête également sur l’assassinat de l’ex-président Jovenel Moïse.
Robinson Pierre-Louis a été arrêté le vendredi 22 juillet dernier par la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) après avoir été auditionné par le bureau des affaires financières et économiques (BAFE) dans le cadre du dossier relatif au bateau ‘‘Miss Lili One,’’ transportant des armes et des munitions au wharf de Port-de-Paix.
Pierre-Louis est accusé de forfaiture, suspicion de corruption, trafic d’influence et association de malfaiteurs dans le cadre du dossier relatif au trafic illicite d’armes à feu et de munitions à Port-de-Paix.
Le militant des droits humains souhaite que cette enquête ainsi que celle sur le container dédouané au nom de l’église épiscopale d’Haïti soit menée avec sérénité dans le respect de la loi et des droits des accuses.
Exprimant ses doutes que l’église épiscopale soit impliquée dans le trafic d’armes et de munitions, il appelle la justice à faire le jour sur cette affaire et a poursuivre tous ceux qui se seraient rendus coupables dans l’utilisation de la franchise octroyée à l’institution pour l’utiliser à des fins illicites.
Pierre Esperance souligne la nécessité pour les responsables des douanes de renforcer leur vigilance en vérifiant tout ce qui arrive au pays en vue de couper l’approvisionnement des gangs en arme et en munitions dont ils se servent pour assiéger la capitale haïtienne.