Port-au-Prince, septembre 2020– Pierre Espérance, directeur exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) qualifie de prise de position politique les déclarations du porte-parole de la PNH qui résume l’attaque armée du G-9 et en famille alliés au Bel-Air à un simple conflit entre gangs armés pour le contrôle de territoire.
Selon M. Espérance, ces déclarations qui banalisent la vie des victimes cette attaque armée, traduisent le cynisme du régime en place qui offre toutes les protections aux membres du G-9 en famille et alliés pour commettre impunément des exactions sur la population non armée des quartiers populaires.
Admettant qu’il existe des armes illégales en circulation dans différents quartiers, M. Espérance estime que rien n’autorise le G-9 en famille et alliés à s’attaquer impunément aux populations de ces quartiers-là. ‘’Ce serait trop facile, voire simplet d’accepter que des bandits armés à la solde du pouvoir se permettent de conduire des opérations punitives contre les populations des quartiers populaires. On ne doit pas accepter la banalisation de la vie ni la destruction des biens des citoyens, dénonce le défenseur des droits humains.’’
Selon M. Espérance, cette attaque a été menée par le G-9 en famille et alliés et dirigée contre la population du Bel-Air. ‘’Les éléments de preuve sont là pour étayer cette thèse, précise-t-il.’’
Il dénoncé le fait que les autorités auraient préféré d’entretenir les gangs armés que d’investir dans le renforcement de la police nationale pour s’acquitter de sa tâche. Selon lui, le comportement des autorités est une prime à l’impunité et aux violations des droits humains.
Pierre Espérance affirme que les différents massacres perpétrés dans les quartiers populaires ces derniers temps, entrainent plusieurs violations de droits humains notamment le droit à la vie, à la sécurité, au logement et à l’éducation.
Espérance informe que, selon un bilan partiel non encore exhaustif, au moins trente (30) maisons et vingt-huit (28) véhicules ont été incendiés lors de la dernière attaque contre la population du Bel-Air. ‘’Pas encore de chiffre pour les personnes tuées et blessées, mais les déplacées sont nombreuses, précise-t-il lors d’une interview à RHINEWS.
Le directeur exécutif du RNDDH, au moins 145 personnes ont été tuées lors de massacres perpétrés dans la région métropolitaine du mois de janvier à juin, sans compter ce qui s’est passé la semaine dernière au Bel-Air, aux rues Mayard, Barthelemy et Candio.
Des femmes, des enfants tués, 18 cas de viol collectif dont une mineure, 48 personnes disparues et 106 maisons incendiées, ont été répertoriés par l’organisme de défense des droits humains au cours des neuf (9) massacres perpétrés dans la région métropolitaine de 2017 à nos jours.
Il indique également que 27 policiers ont été tués de janvier à nos jours.
‘’Dans la situation d’insécurité généralisée que connait le pays, au moins 243 personnes ont été tuées pour la seule région métropolitaine, de janvier à juin 2020, selon les chiffres disponibles, souligne Pierre Esperance.’’
Il encourage les proches des victimes des différents massacres perpétrés ces derniers temps à porter plainte pour que justice leur soit rendue.