Port-au-Prince, lundi 28 mars 2022- Déjà l’objet de graves menaces de mort, Pierre Espérance, directeur exécutif du réseau national de défense des droits humains (RNDDH) estime que l’organisation, son staff dirigeant et son personnel sont en danger.
Selon M. Espérance, les menaces et intimidations se sont multipliés depuis que Fednel Monchéry a élu domicile à la 1e ruelle rivière et aurait offert sa maison a des groupes dont ‘‘Eskwad Demokratic’’ et des membres du gang ‘‘Krache Dife’’ pour tenir conférences de presse et réunions en tout genre.
Vendredi dernier, des membres de ‘‘Eskwad Demokratik’’ ont organisé une conférence de presse en la résidence de Fednel Monchéry pour accuser Pierre Espérance, militant des droits de l’homme et Rénald Lubérice, ex-secrétaire général du conseil des ministres de responsabilité dans le phénomène du kidnapping.
Pour M. Espérance, il s’agit d’une manœuvre du clan Martelly avec le soutien de l’ancien directeur général du ministère de l’intérieur, Fednel Monchéry qui coordonne les activités des réseaux criminels opérant dans la région métropolitaine, pour l’assassiner et probablement d’autres responsables du RNDDH.
Il souligne que cette démarche consiste à préparer l’opinion publique pour mettre à exécution leur projet d’assassinat contre des dirigeants du RNDDH dont lui-même.
Il rappelle également que Fednel Monchéry est intimement lié au gang Krache Dife, l’un des plus violents faisant partie du G-9 an Fanmi e Alye, responsable de plusieurs massacres perpétrés dans des quartiers populaires de Port-au-Prince.
Fednel Monchéry est également accusé d’implication présumée dans le massacre de La Saline qui a fait au moins 71 morts en novembre 2018, souligne Espérance qui affirme avoir informé la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) de la situation.
Selon M. Espérance, Monchéry serait l’agent assurant la liaison entre les réseaux criminels et la primature par le biais de sa concubine qui est membre du cabinet de Dr. Ariel Henry.
Dans une correspondance a la DCPJ, le RNDDH a fait état des informations alarmantes qui lui ont été rapportées, relatives à un plan visant à assassiner son directeur exécutif, Pierre Espérance.
« En avril 2021, lors d’une rencontre tenue à Miami, aux Etats-Unis, à laquelle l’ancien président Michel Joseph Martelly a pris part, l’assassinat de Pierre Espérance a été discuté. De plus, à la fin du mois de janvier 2022, Michel Joseph Martelly est entré en Haïti. Il y a passé deux (2) semaines au cours desquelles il a participé à plusieurs rencontres en vue de donner suite au plan susmentionné. Retourné aux Etats-Unis, il a réclamé la tête de Pierre Espérance avant le 7 février 2022, arguant que rien ne lui ferait tant plaisir pour son anniversaire », lit-on dans cette correspondance.
Toujours selon la correspondance, ‘‘Le 16 mars 2022, entre 14 et 17 heures, une rencontre s’est tenue dans un studio de beauté à Kenscoff au cours de laquelle il a été question d’attaquer les membres de l’organisation et d’assassiner à tout prix Pierre Espérance. Une dirigeante influente du Parti Haïtien Tèt Kale (PHTK) ainsi que treize (13) autres personnes ont pris part à cette rencontre.’’
Après plus de deux (2) heures de discussion, les individus montés à bord des deux (2) Nissan Ex-Terra se sont dirigés vers la base de la Brigade de Sécurité des Aires Protégées (BSAP) localisée dans la zone de Kenscoff ; tandis que ceux de la Land Cuiser se sont rendus à Delmas 6, en passant par la rue Saint-Martin. Arrivés sur les lieux, ils se sont entretenus avec Jimmy Cherizier alias Barbecue, Serge ALECTIS alias Ti Junior et Keke ainsi connu, comptable du regroupement de gangs G-9 an Fanmi e Alye.
Selon la correspondance, une forte somme d’argent, des armes de gros calibres, des munitions ainsi qu’un lot d’équipement dont des gilets pare-balles et des casques de protection leur ont été remis.
Elles sont arrivées, ainsi réparties, à bord des trois (3) véhicules suivants : une Toyota Land Cuiser de couleur grise, qui a transporté cinq (5) individus armés ;u ne Nissan Ex-Terra de couleur rouge, qui a transporté six (6) agents de la Brigade de Sécurité des Aires Protégées (BSAP) ; Une autre Nissan Ex-Terra de couleur grise, qui a transporté deux (2) autres agents de la BSAP.
Le RNDDH appelle la DCPJ à diligenter une enquête en vue de procéder à l’arrestation de tous ceux et toutes celles qui sont impliqués dans la planification de cet assassinat. Il reste disponible pour toutes questions que vous pourriez avoir et qui seraient aptes à faire la lumière autour de ce dossier.