PORT-AU-PRINCE, lundi 26 février 2024 – Pierre Espérance, directeur exécutif du réseau national de défense des droits humains (RNDDH), qualifie de pas positif dans la bonne direction l’ordonnance rendue dans l’enquête sur l’assassinat du président Jovenel Moïse.
À l’issue de son enquête, le magistrat instructeur, Walter Wesser Voltaire, a ordonné des poursuites pénales contre une cinquantaine d’inculpés, parmi lesquels l’ancienne première dame Martine Moïse, l’ancien Premier ministre intérimaire Claude Joseph, l’ancien ministre de l’Intérieur Edner Gonzague Day, l’ancien chef intérimaire de la police haïtienne Léon Charles, ainsi que plusieurs autres cadres de la police et proches collaborateurs du président défunt.
Pierre Espérance estime que le juge a accompli un travail mitigé en inculpant de nombreuses personnes pour des degrés d’implication différents dans le meurtre du président survenu dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021.
Cependant, le militant des droits humains déplore que l’ordonnance n’ait pas permis d’identifier les auteurs intellectuels, le véritable mobile et les sources de financement du crime. Il regrette également que, dans le cadre de cette enquête complexe, certaines institutions publiques telles que l’Unité Centrale de Renseignements Financiers (UCREF) n’aient pas coopéré avec le Bureau des Affaires Financières et Économiques (BAFE) pour déterminer les sources de financement du meurtre du président.
Il affirme que l’instruction sur l’assassinat de Moïse a connu des blocages, notamment avec le refus de l’ex-première dame Martine Moïse de comparaître dans l’affaire et sa récusation du juge instructeur.
Espérance craint que les appels prévus par les inculpés contre l’ordonnance entravent la tenue d’un procès pour l’assassinat de Jovenel Moïse. Il redoute également que les Haïtiens ne parviennent pas à connaître la vérité sur les événements du 7 juillet 2021.