PORT-AU-PRINCE, samedi 5 octobre 2024 – Pierre Espérance, directeur exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), a vivement critiqué Edgard Leblanc Fils, président sortant du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), pour ses efforts présumés visant à entraver la passation de pouvoir à son successeur désigné, Leslie Voltaire. Selon Espérance, Leblanc aurait retenu le sceau officiel de la présidence, une action qui aurait pour but de retarder la publication de l’arrêté confirmant la nomination de Voltaire, suite à une résolution adoptée le 4 octobre 2024 par cinq des sept conseillers ayant droit de vote.
Les tensions autour de cette transition de leadership surviennent dans un climat de critiques croissantes contre la gestion du CPT par Edgard Leblanc. Espérance a souligné le manque de leadership de Leblanc, qualifiant son bilan de « catastrophe ». Il reproche à ce dernier d’avoir échoué à lancer correctement plusieurs initiatives clés, notamment le Comité de pilotage de la conférence nationale, le Conseil Électoral Provisoire (CEP), et la Commission Justice, Vérité et Réparation, tous des éléments cruciaux pour la stabilisation politique du pays.
En plus de ces manquements, Espérance accuse Leblanc d’avoir collaboré avec le Premier ministre Garry Conille pour bloquer la publication dans le journal officiel « Le Moniteur » de l’accord du 3 avril 2024, un document essentiel pour le processus de transition. Le directeur du RNDDH souligne que l’accord reste inopérant, alors que les structures prévues, comme le Conseil National de Sécurité (CNS) et l’Organe de Contrôle de l’Action Gouvernementale (OCAG), n’ont toujours pas été mises en place sous la présidence de Leblanc.
Sur le plan sécuritaire, Espérance déplore l’incapacité de Leblanc à contenir la violence qui gangrène le pays, avec une recrudescence des massacres, dont le plus récent à Pont-Sondé, ayant causé plus de 70 morts et entraîné des milliers de déplacés. Il critique le manque de mesures concrètes pour stopper cette spirale de violence, soulignant que sous la présidence de Leblanc, la situation ne s’est pas améliorée.
Espérance exhorte Leblanc à respecter la volonté de ses pairs, exprimée à travers la résolution visant à remplacer le président du CPT conformément à un mécanisme de présidence tournante.