Pierre Espérance Applaudit l’Autorisation de Comparution des Hauts Fonctionnaires dans l’Affaire de l’Assassinat de Jovenel Moïse

Photo: Pierre Espérance, Directeur Exécutif du RNDDH

PORT-AU-PRINCE, vendredi 22 décembre 2023Pierre Espérance, directeur exécutif du réseau national de défense des droits humains (RNDDH), salue la décision prise en conseil de gouvernement autorisant des hauts fonctionnaires publics à comparaître devant le cabinet d’instruction dans le cadre de l’enquête en cours sur l’assassinat du président Jovenel Moïse.

Parmi les personnes concernées figurent des personnalités de premier plan telles que le ministre de la Planification et de la Coopération Externe, Ricard Pierre, le ministre de l’Économie et des Finances, Michel Patrick Boisvert, le directeur général de la DINEPA, Guyto Édouard, le directeur général du ministère de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales, Amos Zéphirin, ainsi que Jeantel Joseph, directeur général de l’Agence Nationale des Aires Protégées (ANAP).

Cette décision fait suite à une ordonnance du juge instructeur Walter Wesser Voltaire, datée du 1er août dernier, qui a ordonné la comparution de ces fonctionnaires, ainsi que du Premier ministre de facto, Ariel Henry. Cependant, la participation de M. Henry à cette convocation reste incertaine.

Selon l’ordonnance du juge, ces hauts fonctionnaires seront entendus sur des chefs d’accusation tels que l’association de malfaiteurs, le vol à main armée, le terrorisme, l’assassinat et la tentative d’assassinat au préjudice de Jovenel Moïse et de son épouse Martine Moïse le 7 juillet 2021.

Bien que Pierre Espérance déplore le retard mis dans l’adoption de cette décision d’autoriser ces hauts dignitaires de l’État à comparaître, il exprime l’espoir que cela contribuera à faire progresser l’enquête. Cependant, il exhorte le magistrat instructeur à ne pas se déplacer pour auditionner les fonctionnaires concernés, craignant que cela ne compromette son intégrité.

Espérance soupçonne des tractations en ce sens, mais insiste sur le fait que le juge ne devrait se déplacer pour entendre un témoin que s’il n’a pas la charge du dossier et s’il a reçu une commission rogatoire d’un autre juge.

Il critique également le comportement de l’ex-première dame de la République, Martine Moïse, qui refuse de collaborer à l’enquête malgré sa constitution en partie civile. Espérance souligne la nécessité pour chacun de jouer son rôle afin que le dossier aboutisse à un procès du président.

Jovenel Moïse a été assassiné dans sa résidence à Pèlerin 5 à Pétion-Ville (Ouest) dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021.

À ce jour, au moins trois des onze personnes inculpées dans cette affaire aux États-Unis ont été condamnées à la prison à vie. Il s’agit de l’ex-sénateur John Joël Joseph, de l’homme d’affaires haïtien-chilien Rodolphe Jaar et de l’officier de l’armée colombienne à la retraite Germán Alejandro Rivera García. Joseph Vincent, citoyen haïtiano-américain et ancien informateur confidentiel pour l’Administration américaine de lutte contre les drogues (DEA), a plaidé coupable ce mois-ci et attend sa condamnation en février 2024.